Intervention de Didier Marie

Réunion du 26 mai 2020 à 9h30
Questions orales — Avenir du fonds européen d'aide aux plus démunis

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères et porte sur l’avenir du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), qui inquiète l’ensemble des associations d’aide de mon département intervenant en faveur des publics précarisés.

Depuis 2014, l’Union européenne soutient l’aide alimentaire au moyen de ce Fonds européen d’aide aux plus démunis. En fournissant une aide alimentaire et matérielle à 16 millions de personnes en Europe, ce fonds constitue le principal outil européen de lutte contre la pauvreté. Il finance, en France, un tiers des repas distribués.

Or, dans le contexte des négociations du nouveau cadre budgétaire européen pour la période 2021-2027, il apparaît que les moyens dévolus à l’aide alimentaire européenne vont être largement diminués à partir de 2021.

Ce fonds, qui était doté d’un budget de 3, 8 milliards d’euros pour la période 2014-2020, devrait en effet fusionner avec le fonds social européen FSE+, fonds dans lequel le budget de l’aide alimentaire se chiffrerait entre 2 et 3 milliards d’euros pour sept ans.

Si un tel scénario était confirmé, l’aide alimentaire européenne subirait une baisse drastique de ses moyens.

Cette aide représente pourtant un socle incontournable pour lutter contre la pauvreté et ses conséquences, en ce qu’elle permet, en plus de mettre à disposition des denrées alimentaires, que se développent autour d’elle d’autres mesures d’accompagnement allant de l’aide à la recherche d’emploi à l’accès à l’éducation, à la culture et aux loisirs.

Il s’agit de la réponse irremplaçable, car parfois unique, à l’urgence que vivent des millions de personnes en France et dans toute l’Europe.

Le contexte actuel rend d’autant plus impératif le maintien de ces moyens pour permettre aux associations de poursuivre leurs activités de soutien aux populations pauvres et précaires.

La crise économique et sociale qui se profile, conséquence de la crise sanitaire mondiale, ne manquera pas d’aggraver la pauvreté et la précarité, privant des millions de personnes, en France et ailleurs, d’un accès à une alimentation suffisante.

Comment le Gouvernement prévoit-il d’agir pour faire de l’aide alimentaire un pilier du FSE+, avec un budget dédié et renforcé, et ainsi lui permettre de continuer à répondre aux besoins immédiats de ces populations ?

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