Cette audition est l'occasion de poursuivre notre mission de contrôle de l'action du Gouvernement, à laquelle le président du Sénat tient particulièrement, tout comme notre groupe. Ces trois derniers mois, l'activité diplomatique a été consacrée à la lutte contre le Covid-19 et ses conséquences économiques. Les problématiques relatives au terrorisme, à la prolifération des armes, aux drogues et au trafic d'êtres humains n'ont pas disparu, pourtant. Le double défi auquel fait face l'Union européenne - résister sur le plan sanitaire tout en relançant son économie et en remettant ses finances en ordre - ne doit pas faire oublier la réalité des déséquilibres mondiaux.
Comment se positionne l'Union européenne sur la scène diplomatique à l'heure de la lutte pour le leadership mondial et dans la sempiternelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui fait fi de tout ce qui incarne le multilatéralisme ? Peser dans le concert des nations, est-ce encore une ambition européenne, ou bien la réalité des difficultés structurelles de l'Union a-t-elle eu raison de cette volonté ?
Depuis bientôt quatre ans, l'Union européenne doit négocier un Brexit qui n'en finit plus, et dont la complexité est telle que nous nous focalisons principalement sur ses modalités commerciales. Outre le volet économique négocié par Bruxelles, grâce au travail remarquable de Michel Barnier, et le cadre de défense instaurée par les accords de Lancaster House, quel est le cadre de nos futures relations avec le Royaume-Uni ? La France ne perd-elle pas un allié dans sa vision de défense et de sécurité en Europe ? Certains pays demandent que l'Union européenne ait un siège au Conseil de sécurité de l'ONU...
Où en sommes-nous sur le volet migratoire, notamment dans les négociations avec la Turquie, alors que l'accord est arrivé à son terme ? Depuis la crise du Covid-19, s'y ajoute un volet sanitaire.