Nous n'avons pas parlé du Brésil, et du dilettantisme dont fait preuve M. Bolsonaro, qui a pour résultat une flambée épidémique touchant particulièrement les populations défavorisées. En Guyane, on observe une reprise épidémique très importante, notamment dans la partie limitrophe du Brésil, où affluent des réfugiés fuyant le Nordeste. La France peut-elle intervenir sur cette porosité de la frontière ?
Je m'intéresse particulièrement à l'Irak. Après cinq mois de crise politique, ce pays s'est doté d'un nouveau premier ministre, M. Kadhimi, qui semble entretenir de bonnes relations avec les deux faiseurs de roi que sont les États-Unis et l'Iran. Mais les finances du pays sont exsangues, comme vous l'avez dit. Le pays est pratiquement en faillite, les fonctionnaires ne sont plus, ou pratiquement pas, payés, et l'administration fonctionne au ralenti. Le prix du pétrole est passé sous les vingt dollars, alors que plus de 90 % des finances irakiennes viennent de son exploitation. Les relations avec les Kurdes redeviennent conflictuelles, notamment autour du partage des revenus pétroliers. Les manifestations sont encore très actives sur la place Tahrir à Bagdad. Enfin, ce pays est confronté, comme nous, quoique dans une moindre mesure, au Covid-19, et à Daech. Vous dites affirmer la souveraineté de l'Irak. Certes, mais comment voyez-vous l'avenir de ce pays à court et moyen termes ? La France ne pourrait-elle pas, vu la recrudescence de Daech, intervenir plus efficacement ?