J'entends souvent dire que les Chinois, les Turcs ou les Russes sont de plus en plus présents en Afrique. Pour la première fois, la Chine a participé au moratoire de la dette des pays africains. J'espère qu'elle prendra sa part dans les annulations de dettes auxquelles nous allons essayer d'aboutir.
Pour le reste, je m'interroge sur notre capacité à mettre en valeur notre action. Si l'on comparait les financements des pays que vous avez cités avec la totalité des financements européens pour tel ou tel pays africain, on s'apercevrait assez rapidement qu'il n'y a pas de commune mesure et que, sur le plan qualitatif, l'aide européenne est aussi nettement supérieure à l'aide chinoise ou turque. Nous devons donc élaborer une présentation, un schéma narratif positif de ce que l'on fait dans les pays africains. C'est dans de ce sens que j'ai proposé un « pont aérien humanitaire ». C'est un symbole, mais les symboles comptent ! Quand l'avion d'Air Europa, avec le commissaire européen à son bord, s'est posé à l'aéroport de Bangui, cela a montré que l'Europe déployait des moyens sanitaires pour aider la population africaine. Il est donc important d'apprendre à mettre en valeur notre action, sans hésiter, si besoin, à faire des comparaisons pour montrer qui réalise des investissements de qualité, qui paie, avec quelles contreparties, etc. À partir de là, la donne changera. On entre dans une véritable bataille de l'information.
Monsieur Cadic, rien n'est encore décidé en ce qui concerne le vote par internet. Le recours exclusif au scrutin électronique peut présenter, en effet, un risque juridique, notamment à l'égard de la Constitution. En tout cas, nous sommes vigilants et sommes bien informés de la situation de l'entreprise espagnole SCYTL.
Nous avons mobilisé 240 millions pour les Français de l'étranger - chacun peut apprécier l'effort ! -, dont 100 millions d'avances remboursables en faveur des établissements scolaires. Les 522 établissements scolaires disposent de plusieurs manières d'agir : étalement des frais d'écolage, exonération de telle ou telle participation trimestrielle, etc. Il n'appartient pas à l'AEFE, mais au Parlement et au Gouvernement, de décider si ces crédits doivent être inscrits, et comment, dans une loi de finances ! L'enveloppe de 100 millions d'euros vise à permettre l'organisation de la rentrée ; nous aviserons ensuite si une partie de l'enveloppe doit être transformée en dotation budgétaire. Les petits établissements ou les établissements isolés, comme ceux du Liban par exemple, seront sans doute ceux qui auront le plus besoin de cette aide ; nous devons les soutenir, car ils contribuent à notre influence.
Madame Conway-Mouret, parmi mes sujets de préoccupation majeurs cette semaine figure d'abord la mise en oeuvre d'une stratégie sanitaire internationale, autour de l'application du concept de biens communs aux vaccins et aux traitements. Ensuite, parmi tous les sujets que l'on a évoqués, le dossier le plus urgent me semble être celui de la Libye.