Nous ne faisons rien sans une forme d'espérance. Nous espérons que le scanner à ondes millimétriques améliorera la situation. Il est certain que ce nouvel équipement permettra d'améliorer le dispositif de manière opérationnelle : le scanner viendra en complément du poste d'opération filtrage. Tous les passagers n'ont pas vocation à passer sous ce portail : seuls ceux qui sonnent et ceux qui ont été ciblés passeront.
Il y a également un aspect symbolique dans cette mesure : c'est par l'installation d'un scanner du même type que le Suriname a vu son trafic baisser très sensiblement. Nous souhaitons que la Guyane ne soit plus vue comme une plateforme de transit et que les trafiquants s'organisent autrement. Pour ce faire, nous devons réussir à ne pas être submergés par la massification du trafic. Les trafiquants poursuivent une stratégie de saturation des forces de l'ordre : ils sacrifient certaines mules qui se font prendre, et, pendant que celles-ci occupent les forces de l'ordre, toutes les autres mules parviennent à passer. Le procureur réfléchit actuellement à un allègement procédural, qui permettrait le traitement de masse de ces délits. C'est une vision pragmatique : le phénomène des mules a des impacts en matière sociale, politique, mais également sur la considération de l'État par la population. Il nous faut y répondre. Les mules sont d'abord les agents économiques d'un réseau, des victimes. Cela plaiderait pour une dissociation procédurale entre l'auteur du délit et les substances saisies. Nous devons trouver une procédure qui nous permettre de faire face efficacement au flux, c'est la priorité.