Intervention de Nicolas Prisse

Mission d'information Trafic de stupéfiants en provenance de Guyane — Réunion du 28 mai 2020 : 1ère réunion
Audition de M. Nicolas Prisse président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives mildeca en téléconférence

Nicolas Prisse :

Pour répondre à Mme Jasmin, on a un certain nombre d'actions de prévention qui ciblent plus particulièrement les jeunes. Nous avons cité tout à l'heure le film « Aller sans retour » de Marie-Sandrine Bacoul par exemple, je pourrais citer aussi le travail considérable de plusieurs associations. Toutes ces actions sont discutées dans le cadre du contrat local de santé. La consommation de stupéfiants diminue en France, tout comme les conduites à risques reculent. C'est tout simplement parce qu'on est plutôt performants dans la prévention de la consommation primaire : on sait travailler sur l'amélioration de l'estime de soi, on sait développer l'esprit critique des consommateurs pour qu'ils réduisent leur consommation ou cessent de consommer. Il n'en est pas de même pour la lutte contre l'entrée dans le trafic. Sur cet aspect, on ne dispose pas encore d'une méthode efficace. On travaille sur les tous les leviers, qu'ils soient éducatifs, sociaux ou qu'ils passent par l'arsenal répressif, mais il y a sans doute une marge de progression des politiques publiques sur ce point. La MILDECA conduit un travail expérimental de lutte contre l'entrée dans le trafic dans le XIXe arrondissement de Paris, en Seine Saint-Denis ou encore au Mirail près de Toulouse mais on n'a pas encore la preuve de l'efficacité de cette méthode, dont on essaie de mesurer l'impact, ce qui prend du temps.

Sur la question des moyens abordée par M. Gay, je dirais que ceux de la police et de la gendarmerie ont déjà été augmentés en Guyane avec des effets positifs. Bien sûr, dans l'absolu, on voudrait toujours plus de personnels, mais objectivement, le rattrapage des moyens a déjà eu lieu. Je pense qu'il faut surtout améliorer encore la coopération entre les différents acteurs, dans le prolongement de ce qui a été initié entre les gendarmes, les policiers et les douaniers. Les renseignements sont désormais mieux partagés entre ces acteurs et c'est ça qu'il faut intensifier.

S'agissant de votre deuxième question, le trafic de l'Europe vers la Guyane, qui concerne en particulier le cannabis, cela reste très modeste. On ne peut évidemment pas donner un chiffre précis, mais ce n'est rien en comparaison du trafic dans l'autre sens. J'ai abordé ce point pour être complet mais je ne voudrais pas donner le sentiment qu'on est sur les mêmes échelles, il faut bien avoir à l'esprit que la quasi-totalité du trafic se fait dans l'autre sens.

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