Pour répondre à Mme Lopez, sur le lien entre la consommation de stupéfiants et la forte réduction du trafic aérien en raison de l'épidémie de covid-19, je dirais que l'on a assisté à différentes stratégies de la part des consommateurs. Certains consommateurs, on n'ose pas les qualifier de « prévoyants », ont « fait des provisions » dans les jours qui ont précédé le confinement afin que leur stock couvre leur consommation des semaines suivantes. D'autres se sont rendu compte que l'impossibilité de consommer de la drogue suscitait chez eux un manque et ont ainsi pris conscience d'une addiction. Vous savez, ce discours consistant à dire : « je m'arrête quand je veux » ou « je consomme juste de temps en temps » qui conduit les consommateurs à se mentir et à ne pas percevoir leur dépendance tant qu'ils peuvent consommer. Ce public a entamé une démarche proactive en cessant de consommer ou en demandant des substituts aux professionnels de la santé : ces derniers ont constaté une recrudescence des consultations en la matière. Enfin, une troisième catégorie de consommateurs s'est lancée dans la production de sa propre consommation. On pense que la production individuelle de cannabis a explosé pendant le confinement. Du côté des trafiquants, les prix ont augmenté, conséquence directe de la raréfaction et la « qualité » a diminué.
En revanche, je dois avouer que je n'ai pas d'éléments sur d'éventuels liens, à un quelconque niveau, entre orpaillage et trafic de stupéfiants. Je pense que d'autres interlocuteurs pourraient vous renseigner mieux que moi sur ce point.