Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé, et je me fais ici la voix de mon collègue Antoine Karam.
Le 28 mai dernier, M. le Premier ministre et vous-même, monsieur le ministre, avez présenté la carte de la seconde phase du déconfinement. Si presque toute la France est passée au vert, Mayotte et la Guyane sont, avec l’Île-de-France, désormais classées au niveau de vigilance orange.
Mayotte est le territoire d’outre-mer le plus touché par le Covid-19. Plus de 1 993 cas y ont été identifiés et 24 décès sont à déplorer.
En Guyane, le virus s’est considérablement propagé ces dernières semaines, pour atteindre 517 cas positifs, dont 1 décès. Vous le savez, cette progression de l’épidémie n’est pas sans lien avec l’inquiétante situation sanitaire de son voisin brésilien. L’État d’Amapá, à lui seul, compte en effet près de 9 900 cas positifs, 222 décès et un système de santé totalement saturé.
Le virus ne s’embarrassant pas des frontières, les communes de Saint-Georges de l’Oyapock et de Camopi sont rapidement devenues les deux premiers clusters de Guyane.
En réponse, la mobilisation récente de la réserve sanitaire est venue renforcer une campagne massive de tests déployée dans l’Est guyanais, campagne qui reste cependant limitée au sol français.
À Mayotte, ces actions rapidement mises en place commencent à porter leurs fruits, et, hormis le cluster important récemment découvert à la prison de Majicavo, la situation semble se stabiliser. Mais en Guyane, considérant la porosité de la frontière, nous pouvons nous interroger sur l’efficience de mesures qui se limiteraient à la seule rive française de l’Oyapock. Il y va de la protection de la population de l’Est guyanais, bien entendu, mais pas seulement, puisque la circulation du virus s’intensifie dans l’ensemble du territoire.
Pouvez-vous nous dire comment le Gouvernement entend faire évoluer la stratégie sanitaire en Guyane, au regard de la poussée de l’épidémie au Brésil ? Un dispositif de coordination et de mutualisation des moyens ne pourrait-il pas être mis en œuvre, dans le cadre de la coopération transfrontalière ?