La France est un pays où la médecine est particulièrement administrée. L'administratif pèse pour 34 % des dépenses de santé, alors que ce chiffre est de 24 % dans d'autres pays. Face à cette situation, je résume ma position en un slogan : moins de barreurs, plus de rameurs. Il faut plus de personnels soignants. Irez-vous dans ce sens ? Le Ségur se préoccupera-t-il aussi d'organisation territoriale ? La crise a révélé le bon fonctionnement d'un couple qui se connaît bien, formé par le préfet de département et le président du conseil départemental. Peut-être faudrait-il envisager d'avoir dans les départements non plus des délégués des ARS, mais des structures autonomes - sans forcément qu'elles aient plus de personnel.
La télémédecine est une piste intéressante. On reparle aussi des visites à domicile, qu'on avait oubliées, car elles coûtaient trop cher, mais qui peuvent être intéressantes en période épidémique. Il y a eu des maladies non soignées pendant l'épidémie : des spécialistes me l'ont dit, on a revu des pathologies qu'on ne voyait plus. On a tout déprogrammé, y compris dans des établissements privés où il n'y avait pas de lits destinés au Covid...
Il faudrait aussi une meilleure organisation pour la prévention ; on a vu combien l'obésité aggravait la situation pendant l'épidémie et cela peut se reproduire.
Vous ne pourrez pas tout résoudre. Quelles mesures envisagez-vous à court terme ? Comment voyez-vous la nécessaire révolution sanitaire, préventive, médico-sociale pour tirer toutes les conclusions de cette terrible crise sanitaire ?