Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je veux tout d’abord vous présenter mes excuses, car certains de mes propos auront peut-être déjà été tenus. Mais on ne sait pas si les règles de fonctionnement de l’hémicycle autorisent les auteurs des amendements à participer à la discussion générale…
À l’occasion de la présentation de cet amendement, je voudrais, monsieur le ministre, vous faire part de mon nom incompréhension, pour ne pas dire de mon indignation, concernant le second tour des élections municipales.
Le Sénat se doit de défendre les collectivités territoriales d’une manière générale. Or les conditions d’exercice de cette rencontre essentielle entre le citoyen et l’élu municipal, celui auquel le citoyen est le plus attaché, car c’est lui qui marie et qui est présent dans les moments difficiles d’une famille, ne sont pas acceptables.
Les choses se sont très mal passées, au mois de mars, dans ces circonstances exceptionnelles ! La participation nationale a été extrêmement faible, à hauteur de 44 %. Je veux porter ici la voix des 56 % d’abstentionnistes, qui ont exprimé leur désaccord quant aux conditions d’exercice de cette rencontre entre les citoyens et un projet municipal essentiel pour la commune.
Encore une fois, cela est très mal passé, mais les circonstances étaient exceptionnelles. Il ne faut pas renouveler la faute en prévoyant un second tour aussi éloigné du premier tour et des préoccupations de nos concitoyens, lesquelles sont actuellement d’ordre économique ou sanitaire. Ils sont à mille lieues de penser à la vie municipale, au projet municipal !
Voyez les résultats : 28 % à Nice, 32 % à Marseille, une ville dont vous êtes proche, monsieur le ministre, et qui est la deuxième de France. Trois citoyens sur dix, seulement, sont allés voter ! On s’étonnera, ensuite, du manque de représentativité des corps intermédiaires…
C’est à croire que le Gouvernement et le président de la République ont voulu punir ces corps intermédiaires afin qu’ils ne disposent pas de cette représentativité. Il ne faudra pas s’étonner non plus que d’autres acteurs veuillent intervenir dans la vie publique pour manifester leur désapprobation !