Monsieur le ministre, traditionnellement, les États-Unis exportent près de 60 % de leur soja en Chine. Néanmoins, résultat de deux années de tensions entre ces deux pays, la Chine a augmenté la taxation des graines de soja américain. Dès lors, les États-Unis cherchent de nouveaux débouchés. Ils ont, de ce fait, visé l’Union européenne. En conséquence, à l’automne 2018, les négociations entre le président des États-Unis et celui de la Commission européenne ont entraîné une augmentation de 112 % de l’importation de soja américain par l’Union européenne.
La Commission européenne essaie de limiter la production européenne de biocarburants de première génération, et il semblerait que l’importation de soja ait été permise à cette même fin. Cette décision commerciale apparaît comme un coup porté à la production de matières premières pour les biocarburants au sein de l’Union européenne, et les agriculteurs français ne comprennent pas cette mesure. Quant à l’Union européenne, elle ne peut choisir de remplacer l’huile de palme par une matière première tout aussi nuisible à l’environnement.
On sait que le soja est également utilisé pour nourrir les bêtes destinées à produire de la viande. À ce sujet, Emmanuel Macron a indiqué en 2019 vouloir une souveraineté protéinique de la France. Ainsi, comment expliquer la position européenne, qui va à l’encontre de la déclaration du Président de la République et des objectifs européens en matière d’environnement, d’énergie et d’agriculture ? Pourriez-vous nous indiquer la position française sur ce sujet ?