Intervention de Nicole Belloubet

Réunion du 16 juin 2020 à 9h30
Questions orales — Surveillance par des équipes pénitentiaires spécialisées des abords des prisons

Nicole Belloubet :

Madame la sénatrice Delattre, la situation que vous avez décrite pose une véritable difficulté, non seulement à la prison de Gradignan mais dans l’ensemble des établissements pénitentiaires.

Le déploiement des équipes locales de sécurité pénitentiaire (ELSP) permet, comme vous l’avez souligné, de lutter activement contre le trafic de substances ou d’objets illicites et interdits en détention. Ces structures sécurisent les fouilles sectorielles et renforcent les équipes de surveillance lors des incidents qui peuvent se dérouler en détention. La loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice a d’ailleurs renforcé leurs pouvoirs de contrôle.

En 2019, 311 agents ont été formés et habilités pour intégrer les équipes de sécurité pénitentiaire. D’ores et déjà, 29 équipes locales sont déployées sur l’ensemble des établissements pénitentiaires. Dès l’année prochaine, 50 établissements seront dotés d’une ELSP.

S’agissant du centre pénitentiaire de Bordeaux- Gradignan, où je compte en effet me rendre, nous ne l’avons pas priorisé dans le cadre du déploiement des ELSP, et ce pour deux raisons.

D’une part, une équipe régionale d’intervention et de sécurité (ÉRIS), un autre élément de notre dispositif, est basée sur place : elle peut être actionnée en cas d’incident ou d’atteinte à la sécurité.

D’autre part, ce centre pénitentiaire va être entièrement reconstruit, avec une sécurisation totalement repensée, pour un investissement de près de 137 millions d’euros. Les travaux de démolition préalable ont démarré en juin dernier. Cette opération permettra de livrer un nouvel établissement de 600 places, entièrement sécurisé ; sa première phase se terminera à la fin de 2022.

Plus largement, je veux souligner l’effort particulièrement important que nous consacrons à la sécurisation des établissements pénitentiaires : 64 millions d’euros sont inscrits à ce titre dans la loi de finances initiale pour 2020, une dotation en hausse de 8 millions d’euros par rapport à l’année dernière. Cette augmentation vise notamment à sécuriser les abords périmétriques des établissements par le renforcement des clôtures, l’installation de filins anti-projections et la maintenance des installations de sécurité.

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