Monsieur le sénateur Olivier Henno, nous partageons une conviction : il n’est pas question de laisser une génération être sacrifiée.
Le taux de chômage des jeunes avait commencé à baisser : certes, il était encore de 18 %, mais il était auparavant de 21 %. C’était il y a quatre mois. Le nombre d’apprentis était en hausse de 16 %. On commençait à voir la lumière au bout du tunnel, et les jeunes reprenaient espoir.
Il n’est pas question que, en raison de la crise économique liée à la crise sanitaire, nos jeunes soient sacrifiés. C’est la raison pour laquelle l’emploi des jeunes est un thème majeur des concertations avec les partenaires sociaux que le Président de la République m’a demandé de mener.
S’agissant de l’apprentissage, nous avons déjà pris des décisions, car il y avait urgence : la rentrée se prépare maintenant. Sur les autres sujets, le Président de la République recevra de nouveau les partenaires sociaux dans quelques jours, sur la base des propositions que je lui présenterai à l’issue des concertations.
Pour l’apprentissage, nous avons voulu aller vite, car c’est maintenant que les jeunes s’inquiètent, maintenant qu’ils doivent pouvoir signer un contrat. Nous avons donc décidé une aide exceptionnelle, inédite dans notre pays : une prime de 5 000 euros pour l’embauche d’un apprenti mineur, 8 000 euros pour un apprenti majeur. En fait, ce dispositif couvre l’intégralité du coût de l’embauche, à quelques dizaines d’euros près pour les plus âgés. Ainsi, la première année d’apprentissage aura un coût quasi nul pour les entreprises.
Il nous a semblé important d’envoyer ce signal inédit, car les jeunes ont compris la dynamique de l’apprentissage : ils ont compris que c’est une voie d’excellence, une voie d’avenir. Ainsi, depuis notre réforme, la demande augmente énormément – nous l’avons constaté, cette année encore, dans Parcoursup et Affelnet. Nous devons être au rendez-vous pour ne pas décevoir nos jeunes !
Le risque est du côté de l’offre, du côté des entreprises, pour les raisons que vous avez décrites. D’où l’aide exceptionnelle que nous avons décidée, mais aussi la possibilité accordée aux centres de formation d’apprentis d’accueillir jusqu’à six mois un jeune sans qu’il ait encore son contrat d’apprentissage, pour l’aider à consolider ses acquis et à trouver un maître d’apprentissage. Je pense aussi à la lutte que nous menons contre la fracture numérique : pendant le confinement, 90 % des apprentis ont pu suivre leur formation à distance, mais 10 % ne l’ont pas pu ; nous devons équiper tous nos apprentis pour « rattraper » ceux qui ont été en difficulté.
Plus que jamais, nous pensons que l’apprentissage est une voie d’excellence, une voie de réussite ; plus que jamais, l’emploi des jeunes est pour nous une haute priorité. Nous aurons l’occasion d’y revenir à l’issue de la concertation en cours, mais ne doutez pas que, pour moi, c’est la première priorité de notre plan de relance de l’emploi !