Monsieur le sénateur Gilbert Roger, je souscris à votre intention : l’apprentissage est une voie d’excellence, l’alternance est vraiment le pied à l’étrier vers l’emploi et la qualification pour les jeunes !
On constate que les jeunes de la Seine-Saint-Denis et, de façon générale, des quartiers prioritaires de la politique de la ville ont deux fois moins accès que les autres à l’apprentissage : ils ne trouvent pas d’entreprise, pas de maître d’apprentissage, parce qu’ils ont moins de réseau professionnel et que leurs parents ne peuvent pas toujours les aider. C’est à l’action publique de lutter contre cette moindre chance, de donner à ces jeunes les mêmes chances qu’aux autres de trouver un apprentissage.
D’abord, dans le cadre de la réforme de l’apprentissage, j’ai renforcé la mission des centres de formation d’apprentis (CFA) dans le domaine de l’accompagnement des jeunes pour trouver un employeur. Désormais, ces centres peuvent les accueillir pendant trois ou six mois pour les aider dans leur recherche. Pas plus tard qu’il y a quelques jours, j’ai visité à Rouen un centre de formation d’apprentis, accueillant de nombreux jeunes des quartiers prioritaires : on leur fait faire des stages en immersion et rencontrer des employeurs, on leur apprend les codes de l’entreprise, la rédaction d’un CV et la manière de passer un entretien d’embauche, toutes choses efficaces.
Ensuite, les CFA doivent aider les jeunes aussi à résoudre des difficultés d’ordre matériel ou social, par exemple en matière de logement ou de transport. Depuis la réforme, nous finançons dans le coût contrat des développeurs de l’apprentissage, chargés dans chaque CFA de mettre en relation les jeunes qui cherchent une entreprise et les entreprises qui cherchent un jeune.
En outre, nous avons mis en place des soutiens aux associations assurant cette mise en relation ; je pense aux Entretiens de l’excellence et à Un avenir ensemble, des associations habilitées à percevoir la taxe d’apprentissage et à accompagner les jeunes issus des familles les plus modestes.
Par ailleurs, nous avons mobilisé le réseau « La France une chance. Les entreprises s’engagent ! » : dans ce cadre, 7 000 entreprises prêtes à s’engager dans une approche inclusive peuvent tendre la main aux jeunes et faciliter leur recherche.
Enfin, avec le ministre de l’éducation nationale et la ministre de l’enseignement supérieur, j’ai mis sur pied une plateforme, qui ouvrira dans quelques jours, regroupant les souhaits de tous les jeunes sur Affelnet et Parcoursup vers l’apprentissage. Je demanderai aux préfets de réunir chaque mois toutes les organisations professionnelles, tous les partenaires sociaux et tous les acteurs de l’éducation nationale pour identifier les jeunes qui n’ont pas encore trouvé d’employeur et les aider de manière très concrète sur le terrain.
Oui, l’alternance est une voie d’excellence, une voie d’avenir : c’est pourquoi tous les jeunes doivent y avoir également accès !