Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur la situation des industriels forains. Ces artisans de la fête, qui évoluent dans notre pays depuis près de neuf siècles, ont vu leur activité complètement arrêtée en raison du Covid-19 et des mesures sanitaires qu’il a entraînées. Cette profession représente quelque 320 000 emplois directs et indirects dans le pays. Elle est la plus ancienne parmi les opérateurs de loisirs, distrayant chaque année toutes les régions de l’Hexagone, des plus rurales au plus urbaines. Leur présence favorise l’économie locale, en particulier la restauration.
La situation des forains est d’autant plus dramatique qu’ils ont profité de la basse saison pour réviser et entretenir leur matériel. Cela représente d’importants investissements, pour certains à peine rentabilisés ou remboursés par l’exploitation de leurs installations.
La désespérance a commencé à s’installer pour toute cette profession, qui a dû ranger ses manèges, alors que le calendrier des foires et des fêtes s’anime en cette période et que l’on peut légitimement s’interroger sur la possibilité de tenir la saison estivale.
L’aide de l’État de 1 500 euros pour les artisans et indépendants est bienvenue. D’autres aides sont possibles, mais elles ne combleront pas le manque à gagner, puisque les charges continuent de courir et que les assurances ne semblent pas vouloir indemniser les investissements réalisés sur les machines.
Par ailleurs, à l’angoisse économique – ce secteur enregistre 90 % de pertes depuis le début du mois de mars – s’ajoute un impact psychologique important dans un milieu dont la vie est liée à l’itinérance et au contact avec le public.
Si le Premier ministre, qui a récemment reçu une délégation d’industriels forains, s’est voulu rassurant quant à la tenue des fêtes prochaines, il en va tout autrement de nombre de municipalités, notamment les plus grandes. Alors que plus de 400 fêtes de villes et de villages ont été annulées ou reportées en France, la profession s’inquiète de savoir comment elle va ressortir de la crise et dans quelles conditions.
Alors que les parcs de loisirs ont rouvert leurs portes, pourriez-vous préciser les intentions du Gouvernement, monsieur le secrétaire d’État ? Quelles solutions envisage-t-il de mettre en œuvre au regard de la situation, unique en France, de nos industriels forains ?