Intervention de Sylviane Noël

Réunion du 16 juin 2020 à 9h30
Questions orales — Plan de soutien à l'industrie du décolletage pour faire face à la crise du covid-19

Photo de Sylviane NoëlSylviane Noël :

Après la crise sanitaire, notre pays est frappé par une crise économique sans précédent qui touche l’ensemble de notre économie.

Secteur ô combien impacté, l’automobile a fait l’objet d’un plan de relance présenté récemment par l’État. Las, force est de constater que ce plan de soutien de l’État apporte très peu de solutions à un pan important de la filière automobile, celui de l’industrie du décolletage.

Regroupant 600 entreprises et 14 000 salariés pour un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros, l’industrie du décolletage est confrontée à des défis majeurs. Le plan présenté ne traite que partiellement les questions de fond soulevées depuis plusieurs mois par les professionnels du secteur, et les réponses y sont inadaptées. Ainsi, qu’en est-il des contours du fonds de soutien aux entreprises, qui ne sont toujours pas clairs pour les principaux intéressés deux mois après avoir été mis en place ? Qu’en est-il du dispositif de soutien à l’emploi en discussion avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie ?

Ce plan de soutien ne suffira pas à lui seul à aider l’industrie du décolletage, déjà fragilisée par une crise structurelle avec la baisse annoncée des moteurs thermiques, l’émergence des voitures autonomes et la montée en puissance des voitures électriques. Il ne répond pas aux grands enjeux de cette industrie. Pis, il accélère une mutation des motorisations thermiques vers l’électrique, qui nécessite un volume dix fois moindre de pièces à décolleter.

Les entreprises du décolletage ont toujours su prendre leur part au progrès et à l’innovation, mais encore faut-il que l’État les aide à passer ce cap difficile et à réussir leur mutation structurelle, comme il l’a fait pour l’automobile et l’aéronautique.

L’industrie du décolletage mérite un plan de soutien spécifique. Sans ce plan, chaque mois perdu à discuter représente environ 500 collaborateurs supplémentaires mis au chômage. Il y a véritablement urgence à maintenir ces compétences et ces emplois.

Ma question est simple : quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour la sauvegarde de l’industrie du décolletage, filière essentielle au maintien de notre souveraineté industrielle ?

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