Madame la sénatrice Sylviane Noël, vous évoquez les entreprises de la vallée de l’Arve – vallée que je connais bien –, où se concentrent des entreprises industrielles, principalement des PME et des TPE familiales, qui, pour une large part, sont spécialisées dans le domaine du décolletage ou de la mécanique de précision.
Les difficultés de la vallée de l’Arve ne datent pas de la crise du Covid-19. La décroissance du marché du diesel à partir de 2015 a mis en évidence les problématiques structurelles de ce secteur : sa forte dépendance aux véhicules thermiques, la vieillesse relative d’une partie du système de production ainsi qu’une recherche de diversification trop modeste.
La crise du Covid-19 a impacté encore plus fortement les acteurs de la vallée de l’Arve. Les entreprises tournent au ralenti, et les incertitudes sont très grandes. La plupart de ces entreprises anticipent une probable baisse de leur chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 20 % à 40 %.
Les mesures d’urgence mises en place par le Gouvernement ont été massivement mobilisées par les entreprises de la vallée de l’Arve. Une part très importante de ces entreprises ont fait appel au dispositif d’activité partielle, au report de charges sociales, fiscales et bancaires ou aux prêts garantis par l’État.
Si la crise actuelle aggrave encore la situation de la vallée de l’Arve, elle ne doit pas nous faire oublier les considérations de moyen et long terme, seules susceptibles d’assurer la pérennité de ces entreprises. C’est pourquoi, dans le cadre du plan de relance du secteur automobile, le nouveau fonds de soutien à l’investissement que vous avez évoqué soutiendra les projets de diversification, de modernisation industrielle, de transformation numérique, d’amélioration de la performance environnementale des sites de production ou de consolidation qui pourraient être menés par les acteurs de la filière.
Des outils inédits, massifs et simples ont été débloqués pour soutenir la filière automobile et, partant, les équipementiers. Les acteurs de la vallée de l’Arve doivent mobiliser ces financements pour mener à bien leurs projets de transformation. Les moyens existent ; nous devons désormais nous en saisir au mieux pour construire le futur de la vallée de l’Arve.
C’est pourquoi, en complément du plan de relance automobile, nous poursuivons également la mise en place d’un plan d’action spécifique pour soutenir la vallée en collaboration avec l’ensemble des acteurs. Plusieurs réunions ont eu lieu la semaine dernière, notamment vendredi dernier en préfecture, pour avancer avec les acteurs de la vallée.
L’objectif de ce plan est de proposer des actions concrètes à prendre rapidement et qui permettront, dès la sortie de crise, de s’attaquer aux problèmes structurels de la vallée de l’Arve. Ce plan d’action doit permettre d’apporter un soutien au repositionnement stratégique des acteurs de la vallée, tout en identifiant des perspectives de diversification à moyen terme. Il doit également stimuler l’émergence de projets qui pourront être soutenus dans le cadre du plan de relance de la filière automobile.