Intervention de Jean-Yves Le Drian

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 mars 2020 à 18h00
Conflit israélo-palestinien — Audition de M. Jean-Yves Le drian ministre de l'europe et des affaires étrangères

Jean-Yves Le Drian, ministre :

Ni contre eux, ni contre Israël d'ailleurs. Il faut donc regrouper les acteurs qui le souhaitent, et dont la première tâche sera de s'opposer à toute initiative qui romprait avec les principes internationaux, par exemple en multipliant les colonies. L'idée est de favoriser les négociations entre les deux acteurs, alors que l'environnement n'est pas favorable. Plusieurs fois, nous avons failli aboutir. En tous cas, la résolution 2334 a été un résultat tangible. Pour l'heure, nous multiplions les réunions discrètes - la dernière était à Munich il y a quelques jours. Les interlocuteurs envisagent l'idée d'un État unique parfois de manière ouverte, parfois avec crainte, et le monde arabe est réservé. L'initiative de paix arabe de 2002 avait été utile mais pour les Israéliens, la question palestinienne est désormais secondaire : la peur de l'Iran est passée au premier plan. En tous cas, il faut une initiative réunissant des États européens et arabes. Et les Palestiniens doivent mettre en oeuvre le processus électoral, pour favoriser une forme de réconciliation, y compris à Gaza. L'émissaire des Nations Unies s'emploie à favoriser cette réconciliation, tout comme les Égyptiens. Cela requiert à la fois une mutation du Hamas et un renforcement de l'Autorité palestinienne sur tout le territoire.

Une situation d'apartheid, Madame Pérol-Dumont, serait lourde de menaces pour l'avenir d'Israël. L'Europe est un partenaire essentiel des Palestiniens, sur les plans financier et politique. Elle est aussi indispensable à Israël. Je suis frappé par le fait que les Juifs américains ne sont pas tous très convaincus par le plan. Nous avons un rôle de protection des Chrétiens, reconnu par les accords de Mytilène en 1901. L'appartenance au Domaine national de certains sites religieux a été rappelée lors de l'incident qui s'est produit lors de la visite du Président de la République. Nous assumons notre rôle de protection des minorités chrétiennes, et sommes très vigilants sur l'accès aux lieux saints chrétiens de Jérusalem, où le Président de la République a annoncé un soutien renforcé aux écoles chrétiennes.

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