Intervention de Jean-Marie Bockel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 mars 2020 à 10h30
Sahel — Audition du colonel michel goya auteur du blog « la voix de l'epée » de M. Mathieu Pellerin chercheur spécialiste du sahel international crisis group et du dr yvan guichaoua enseignant-chercheur à brussels school of international studies université du kent

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

Concernant votre remarque, monsieur le président, le caractère particulier du djihadisme et du terrorisme qui sévissent dans la région ne signifie pas pour autant qu'ils ne constituent pas une menace, notamment au vu de la mutation rapide des situations. Effectivement, si nous devons nous poser la question d'un retrait des forces françaises, nous devons nous la poser dans son entièreté.

Messieurs, je vous remercie de vos propos très intéressants. Pour l'essentiel, nous n'avons pas appris grand-chose par rapport à la complexité de la situation, mais il serait intéressant de faire le point sur la dimension militaire, civile et de développement qui se dessine depuis Pau. Après avoir rencontré à Bamako les responsables de l'Agence française de développement (AFD), les chefs militaires de l'opération Barkhane et l'équipe de l'ambassadeur, on se rend compte que la perspective de développement de certaines zones, en lien avec les autorités maliennes, est à présent possible, non seulement grâce à la présence des forces militaires extérieures, mais également au début de la remontée en puissance d'une force de sécurité malienne.

Colonel Goya, concernant la fragilité de la situation, pouvons-nous, sur le plan militaire, nous comporter comme si le sommet de Pau n'avait pas eu lieu ? La montée en puissance des forces militaires locales signifie-t-elle une évolution de la situation ?

J'ai trouvé les propos de M. Pellerin, sur la problématique du dialogue - avec qui devons-nous discuter ? - extrêmement intéressants.

Monsieur Guichaoua, il était utile de nous rappeler le sentiment antifrançais que ressentent certaines populations et le regard que nous portons sur ces États. Mais, sincèrement, il y a encore dix ans, nous étions pleins d'espérance. Pourtant, il s'agissait du même Mali, des mêmes conflits avec les Touaregs. Des accords de paix avaient été signés et des efforts réalisés pour tenter de les faire respecter. Ne pouvons-nous pas parler aujourd'hui d'un sentiment d'ambivalence de la part de la population ?

Vos propos étaient très intéressants, mais ils nous laissent avec nos questions, non seulement sur le court terme, dans lequel nous sommes engagés, mais également sur les perspectives à moyen et long termes, pour ces pays qui sont à nos portes - y compris en termes de flux migratoires.

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