Intervention de Cédric O

Réunion du 24 juin 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Fracture numérique

Cédric O :

Madame Costes, vous évoquez une réalité particulièrement cruelle lors du confinement, mais qui préexistait à ce dernier. C’est une réalité que les élus et les services, sur le terrain, connaissent extrêmement bien, celle qui différencie ceux qui sont connectés de ceux qui ne le sont pas.

Cette réalité va au-delà du cas particulièrement problématique des personnes âgées. Ceux qui ont pu assister, comme moi, à des sessions de formation de Pôle emploi savent qu’on y rencontre énormément de jeunes qui sont très forts pour aller sur les réseaux sociaux, mais qui ont énormément de mal à actualiser leur fiche sur le site de Pôle emploi, à rédiger un CV ou même à transférer un e-mail.

Cette réalité a été particulièrement cruelle durant le confinement. Des tâches extrêmement basiques ont été inaccessibles pour nombre de nos concitoyens, qu’il s’agisse de télécharger une attestation de sortie ou même, dans leurs relations sociales, de réaliser une visioconférence avec leurs proches ou leurs petits-enfants, creusant par là une fracture qui est une fracture économique, sociale, sociétale et qui alimente une colère qui a affleuré lors du grand débat où quasiment à chaque réunion physique les participants ont évoqué le numérique comme un facteur et un vecteur d’une forme d’exclusion.

Nous devons faire plus. Nous devons travailler sur la connexion ; c’est ce qu’Agnès Pannier-Runacher, Julien Denormandie et moi-même faisons. Nous devons accélérer l’effort sur l’équipement. Vous avez cité l’exemple des familles ayant un seul ordinateur. Quand cinq enfants doivent suivre l’éducation à distance, c’est un énorme problème. Nous devons particulièrement faire un effort sur les usages, puisqu’il ne s’agit pas d’avoir la connexion, encore faut-il savoir se servir d’internet.

Un certain nombre de politiques publiques ont été mises en place depuis trois ans pour accélérer la réduction de la fracture numérique. Ce que nous dit le confinement, c’est qu’il faut accélérer et que cette fracture, qui préexistait, est maintenant béante et qu’il faut s’en saisir au bon niveau, notamment dans le cadre du plan de relance. C’est ce à quoi nous travaillons.

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