Ma question s’adresse à M. le ministre de la culture.
Monsieur le ministre, les marchands de journaux font partie de notre quotidien et de notre culture. Garantissant l’accès à près de 2 000 titres, ils sont des vecteurs essentiels de la culture et de l’information et des acteurs essentiels de la proximité. Par le biais de 23 000 points de vente répartis sur l’ensemble du territoire, ils assurent un véritable service public en permettant la diffusion et la pluralité d’une presse indispensable à notre vie démocratique. Mais, après cinquante-cinq jours de confinement qui ont mis à rude épreuve ces commerçants aux revenus généralement modestes, ceux-ci doivent désormais faire face à la crise du secteur de la distribution de la presse.
En effet, l’entreprise Presstalis, qui distribuait 75 % de la presse écrite sur l’ensemble du territoire national, est en faillite. La filiale régionale de Presstalis qui assurait la distribution dans la métropole de Lyon et dans le département du Rhône a été placée en liquidation judiciaire depuis le 15 mai dernier. Ainsi, depuis plus de cinq semaines, les marchands de presse sont dans l’incapacité de vendre à leurs clients nombre de journaux habituels, notamment les « nationaux », qu’ils ne reçoivent plus. Dans le même temps, les loyers de ces commerçants courent.
Cette situation pénalise très lourdement les 550 kiosques de la métropole de Lyon, dont la santé économique était souvent déjà fragile. Elle engendre une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 75 %, qui risque de précipiter la fermeture de nombre de maisons de la presse. Marseille, Toulon, Nantes et de nombreuses autres villes connaissent des problèmes analogues.
Sans mauvais jeu de mots – les circonstances ne s’y prêtent pas –, le temps presse. Ces professionnels sont aux abois : entre le début de l’année 2020 et fin avril, 740 points de vente ont déjà tiré le rideau, contre 579 pour toute l’année dernière. Il faut donc éviter que cette situation, d’ores et déjà extrêmement préoccupante pour le pluralisme de la presse, ne vire à l’hécatombe.
Monsieur le ministre, que comptez-vous faire rapidement pour qu’une solution pérenne soit enfin trouvée à cette crise de la distribution de la presse ?