Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur.
Les chiffres le montrent : la délinquance n’a cessé de croître ces dernières années. L’année 2020 a mal commencé. L’aggravation est inquiétante, et le répit lié au confinement déjà derrière nous.
Il existe un phénomène alarmant – il n’est pas nouveau, mais en pleine expansion –, auquel vous n’avez apporté, à ce jour, aucune réponse : de jeunes étrangers mineurs, ou qui prétendent l’être, multiplient les cambriolages, les vols avec violence et les agressions en tout genre. Ils ont souvent entre 10 ans et 17 ans, du moins lorsqu’ils sont mineurs, ce qui n’est pas toujours facile à déterminer.
Si le phénomène est très présent à Paris, il se répand désormais dans les grandes métropoles françaises. À Bordeaux, il y a quelques semaines, on a découvert un réseau de recel en bande organisée dirigé par des adultes qui instrumentalisaient de tels jeunes. Ces délinquants, mineurs isolés, étrangers, parfois sans domicile fixe, empoisonnent la vie des habitants. J’ai pu le constater très récemment dans mon arrondissement, via de nombreux témoignages. Il ne s’agit pas de faits marginaux.
Mais ces voyous savent qu’un simple rappel à la loi est souvent le solde de tout compte de leurs délits, et ils recommencent à l’envi. Ils se rient de la France ! C’est désespérant pour les forces de l’ordre et, pour les victimes, aussi injuste qu’incompréhensible.
Or la réponse pénale n’est pas adaptée à la situation. La position de Mme la garde des sceaux, qui souhaite instaurer une justice « restaurative » pour « faire dialoguer victimes et auteurs d’infractions », ne rassure personne, sinon les délinquants.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous confirmer que ces jeunes sont instrumentalisés par des réseaux d’adultes ? Qu’a fait le Gouvernement, depuis le déconfinement, pour lutter contre ce phénomène ? Comment compte-t-il restaurer l’autorité de l’État en cette matière ?