Madame la sénatrice, vous avez raison de dire que la gouvernance doit être partagée.
Lorsque l’on parle de projets alimentaires territoriaux, de souveraineté alimentaire, d’alimentation à l’intérieur d’une région, on doit envisager une coconstruction entre les régions, les métropoles et, évidemment, l’État.
Seuls, les territoires ne pourront pas y arriver. Quant à l’État, il n’a évidemment pas une connaissance assez précise des réalités locales. C’est la raison pour laquelle nous lançons une grande réflexion : les structures, organismes, associations, ONG et syndicats agricoles nous ont envoyé des documents pour préparer l’après.
L’agriculture française correspond-elle aujourd’hui à ce qu’il faudra cultiver demain, avec le réchauffement climatique, pour alimenter les territoires et les régions ? Je ne suis pas sûr que la réponse soit si évidente, et c’est pourquoi nous devons y travailler.
Le sujet du foncier est essentiel. Madame Tocqueville, pour vous répondre avec un peu de décalage, je ne sais pas s’il y aura une loi foncière. Il faut arrêter de dire et de répéter « loi foncière, loi foncière… ». §Ce qui me semble le plus urgent, aujourd’hui, c’est un plan de relance pour éviter qu’il y ait des centaines de milliers de chômeurs d’ici à la fin de l’année. C’est la priorité du Gouvernement.
Sur le foncier, le Président de la République s’est exprimé hier – il suffit de l’écouter –, rappelant qu’il s’agissait d’un enjeu primordial. Ce qui m’importe, c’est que nous aboutissions, à la rentrée de septembre, à une coconstruction entre associations, syndicats, organisations, partis politiques et gouvernement pour traduire, dans un arrêté, un décret ou une loi, le fruit de ces réflexions.