La situation est inquiétante. Depuis les attentats de 2015, malheureusement et en dépit des actions entreprises, elle empire.
Je connais des personnes qui se sont radicalisées. On peut citer le cas des berbères, qui ne sont pas arabophones et, par conséquent, sont victimes d'arabisation. L'arabisation d'enfants âgés de huit à neuf ans, notamment, n'est pas dispensée dans leur langue maternelle mais provient d'une pratique venue de l'Arabie saoudite ou d'autres pays.
Dans le Maghreb où existent de nombreux dialectes, Les jeunes doivent aujourd'hui parler un arabe coranique. Ces jeunes sont ensuite amenés à radicaliser leurs parents et grands-parents. Par exemple, un jeune garçon âgé de huit ans a indiqué à sa grand-mère qu'elle priait mal. Il avait entendu ces mots à l'occasion de cours d'arabe. Lorsque je demande à certains pourquoi ils ne sont pas au collège en journée, ils me répondent qu'ils souhaitent faire le djihad lorsqu'ils seront plus âgés, estimant qu'il s'agit de leur devoir. Certains parents sont en admiration face au discours de ces enfants.