La violence stratégique donne naturellement la priorité aux moyens capacitaires et technologiques. Néanmoins, je voudrais soulever un autre volet. Le gouvernement met en avant la politique défense, diplomatie et développement (3D) au Sahel. Ce théâtre d'opérations n'a plus rien à voir avec l'intervention au Mali originelle, ou la priorité était d'éviter l'effondrement des structures étatiques. Pour autant, l'un des premiers problèmes, constituant un terreau propice au terrorisme et aux alliances opportunistes entre tribus, était la fracture de développement entre le nord très pauvre, et le sud, où la croissance atteignait 5 %. Quelle est votre vision de l'armée de Terre vis-à-vis des objectifs de développement ? Comment envisagez-vous vos relations avec les responsables des projets de développement français sur le terrain et en amont, tels que l'Agence française de développement (AFD) ?
Ma deuxième question porte sur la coopération de défense, notamment en Afrique. La formation de cadres de l'armée, et leur fidélisation est importante dans les Etats où l'idée militaire occupe une place toute particulière. Nos coopérations de défense en Afrique restent un enjeu prépondérant pour la stabilisation de la zone sahélienne, mais également au-delà, par exemple dans les zones qui représentent des territoires remparts face à l'avancée du terrorisme islamique. Je prendrai l'exemple du Togo, où un militaire français est actuellement conseiller technique auprès du chef d'état-major des forces armées togolaises. Quelle stratégie envisagez-vous pour que l'armée de Terre puisse tirer les bénéfices de ces échanges, et pour exploiter au mieux les nouveaux acquis et expériences des officiers coopérants ?