Au nom du groupe du RDSE, je salue la venue du nouveau Premier ministre et de son gouvernement dans notre hémicycle.
Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance, car elle porte sur la relance, mais je serais naturellement très heureuse que Mme la ministre déléguée chargée de l’industrie me réponde.
C’est à un véritable séisme économique, qui fait écho à la crise sanitaire, que le monde entier fait face et peine encore à endiguer aujourd’hui.
Dans les circonstances d’urgence financière que nous connaissons, je salue les plans de sauvegarde des différentes filières industrielles françaises que votre ministère a su mettre en œuvre très rapidement. Ils traduisent un effort national d’un montant inédit dans l’histoire de notre économie, destiné à financer des mesures facilitatrices pour les entreprises : 8 milliards d’euros pour la filière automobile, 15 milliards d’euros pour l’aéronautique, dont 7 milliards d’euros d’aides directes à Air France.
Mon département est frappé de plein fouet. Largement spécialisée dans l’aéronautique, avec toute la chaîne de construction des avions, le siège mondial d’Airbus, la filière du transport aérien, ses nombreuses compagnies et leurs plateformes régionales, la Haute-Garonne risque de payer cher le coût social de cette crise. Les plans sociaux menacent déjà des dizaines de milliers d’emplois.
Plus de 5 000 postes seraient supprimés chez Airbus, mais combien d’autres le seront dans la supply chain ? L’onde de choc touchera les PME sous-traitantes. Jusqu’à 30 000 emplois seraient concernés. Air France, pour sa part, annonce la suppression de 7 500 postes d’ici à 2022. Il faut ajouter à ce décompte mortifère les 4 600 suppressions d’emplois prévues par le groupe Renault.
Combien de salariés, dans cette accumulation de chiffres exorbitants, viendront grossir le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi ?
Tous les décideurs affirment vouloir éviter les licenciements secs, mais je redoute que leurs promesses n’engagent que ceux qui y croient !
Ma question est simple : comment l’État compte-t-il veiller – pour ne pas employer le mot surveiller – à ce que les fonds publics consacrés à la relance de l’industrie et à la sauvegarde de la compétence industrielle soient effectivement utilisés pour protéger les emplois en France ?