Intervention de Marta de Cidrac

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 9 juillet 2020 : 1ère réunion
Examen du rapport d'information sur la place des femmes dans les médias audiovisuels

Photo de Marta de CidracMarta de Cidrac, co-rapporteure :

Voici les six points de vigilance que nous souhaitons porter à votre attention.

1. Nous invitons les diffuseurs à attacher une attention particulière aux programmes susceptibles de véhiculer une image ou des propos dégradants pour les femmes ainsi que des stéréotypes sexistes affectant la représentation du rôle des femmes, plus particulièrement dans les programmes de divertissement, lorsqu'ils sont destinés à un jeune public à des heures de forte audience.

2. Nous encourageons les médias audiovisuels à se doter de réels outils de prospection pour constituer un annuaire de femmes susceptibles d'intervenir en tant qu'expertes, diversifié et enrichi chaque année, sur un spectre aussi large que possible couvrant les domaines de compétences les plus pointus.

3. Nous invitons le service public de l'audiovisuel à réactiver, actualiser et enrichir son « Guide des expertes ».

4. Nous sommes favorables au développement des sessions de mediatraining proposés par les médias audiovisuels pour inciter les femmes expertes à se faire connaître et à intervenir sur leurs antennes, comme le fait par exemple la BBC au Royaume-Uni. Nous invitons également les médias à mettre en place un mediatraining spécifique à destination des hommes intervenant sur leurs antennes pour les sensibiliser à une expression plus égalitaire en plateau.

5. Nous appelons à mettre à l'étude, en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés et lorsque le contexte s'y prête, la démarche de l'égaconditionnalité, qui consiste à faire dépendre le versement de financements publics ou la délivrance d'autorisations administratives du respect par les destinataires de normes d'égalité professionnelle et de parité. Dans le même esprit, nous estimons nécessaire, s'agissant du financement des productions audiovisuelles, de réfléchir à l'instauration d'une politique de « malus » qui réduirait les aides versées aux productions dont les équipes ne seraient pas paritaires.

6. Nous nous alarmons des images dégradantes pour les femmes véhiculées par certains clips musicaux : nous estimons que de telles productions ne devraient pas bénéficier de financements publics et appelons les institutions responsables de ceux-ci à faire preuve de vigilance dans l'attribution de ces aides.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion