Intervention de Martin Ajdari

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 juillet 2020 à 9h30
Audition de Mm. Stéphane Lissner et martin ajdari respectivement directeur général et directeur général adjoint de l'opéra national de paris

Martin Ajdari, directeur général adjoint de l'Opéra national de Paris :

Le spectacle Manon sera repris en 2021-2022. Les spectateurs frustrés par son interruption en cours de série pourront donc y assister. La quatrième représentation, sans public, a fait l'objet d'une captation audiovisuelle proposée trois semaines plus tard en streaming dans le cadre de l'offre lancée pendant la crise. Ce spectacle a été vu par 230 000 personnes. Cette offre ne remplace pas le spectacle en tant que tel, mais constitue un complément voire un substitut temporaire intéressant.

Nous ne retirons rien à notre plan d'économies visant à limiter les charges et la sollicitation de la trésorerie de l'Opéra, mais l'école de danse n'est pas affectée par cette démarche. L'école possède un potentiel important de développement de partenariats, y compris à l'international. Le nombre d'enfants accueillis sera maintenu. Le concours du ballet n'ayant pu être organisé, les recrutements ont été retardés. Cependant, l'activité du ballet devant reprendre plus tardivement, cela ne posera pas de difficulté.

Les solistes - chanteurs et chefs d'orchestre - sont souvent embauchés plusieurs années à l'avance, sur la base de rémunérations hors normes. Dans une grande partie du monde lyrique à l'échelle internationale, ces contrats n'ont pu être honorés ou ont été rompus au motif de la situation de force majeure constituée par la crise sanitaire. Nous avons tenté de trouver une solution équilibrée, pour préserver la relation de confiance entre l'Opéra et ces artistes tout en tenant compte de notre absence de recettes et des 40 millions d'euros de pertes liés à la crise. Pour la période de mars à juillet - où tous les spectacles ont été annulés -, nos modalités sont conformes en pourcentage à celles pratiquées ailleurs en Europe et en France - avec un taux d'indemnisation autour de 20-30 % - et plutôt supérieures en valeur absolue, nos artistes étant davantage rémunérés. Plus de cent artistes sont concernés par ces propositions, qui sont, à quelques contestations près, largement acceptées.

Cette question implique de prêter attention à la fois à l'argent du contribuable, à la situation de l'artiste - ses frais, notamment - et au lien que nous avons avec lui. Nous nous efforçons de maintenir cet équilibre. Pour le moment, nous enregistrons un taux d'acceptation voire de satisfaction important, ce dont nous nous réjouissons.

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