Intervention de Martin Ajdari

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 juillet 2020 à 9h30
Audition de Mm. Stéphane Lissner et martin ajdari respectivement directeur général et directeur général adjoint de l'opéra national de paris

Martin Ajdari, directeur général adjoint de l'Opéra national de Paris :

Nous n'avons pas d'informations sur le calendrier et l'étendue de la reprise annoncée de la réforme des retraites. Nous avions commencé en janvier et février à identifier avec les syndicats des modalités de traitement par accord collectif des spécificités encadrées par le régime spécial - accompagnement des situations d'invalidité, des fins de carrière précoces, etc. Ces spécificités ont en effet un coût, de plusieurs millions d'euros par an. En l'absence de régime spécial, elles doivent être traitées par accord d'entreprise, donc intégrées au modèle économique de l'Opéra et aux modalités de soutien de l'Opéra par l'État. Cette question, presque de second ordre d'un point de vue financier compte tenu des enjeux liés à la crise sanitaire, demeure néanmoins.

En première lecture à l'Assemblée avait été introduite dans le texte portant réforme des retraites une disposition particulière de rupture du contrat de travail pour les danseurs, environ 20 ou 25 ans après le début de leur carrière. L'idée était de mobiliser un outil juridique afin de pouvoir interrompre les contrats en toute sécurité pour les danseurs et pour l'employeur, dans des conditions financières appropriées. Nombre de danseurs n'ont pas des rémunérations très élevées, par comparaison notamment avec leurs homologues londoniens. Il est d'autant plus important pour eux de bénéficier d'une sécurité pour la seconde phase de leur vie professionnelle. Cette sécurité renforce en outre l'attractivité de la carrière pour les parents intéressés à l'idée de placer leurs enfants à l'école de danse. Des modalités de reconversion plus ambitieuses pourraient être imaginées, mais celles-ci existent et dépendent de la volonté de chaque artiste. Si le système doit changer, nous devons pouvoir proposer en substitution un dispositif fournissant des garanties au moins équivalentes. Ce défi devra être relevé dans les prochaines semaines, en cas de reprise du projet de loi.

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