Le modèle économique du spectacle vivant repose sur deux piliers égaux : la billetterie, et les subventions - d'État ou territoriales. Le confinement ayant entraîné une nouvelle crise de la billetterie, des modes de diffusion alternatifs, par la captation et la télévision, ont dû être trouvés. Or l'audience de la captation réalisée par la Comédie-Française, vue par 250 000 téléspectateurs, a été jugée insuffisante par France Télévisions, alors que ce nombre correspond au public rassemblé sur un an par la Comédie-Française ! L'articulation entre l'audiovisuel public et l'offre culturelle de qualité mériterait d'être repensée.
La création de La Tragédie de Carmen de Peter Brook au Théâtre des Bouffes-du-Nord constituait une véritable transposition au sens d'Oscar Steimberg. De nouveaux modes de diffusion appellent de nouveaux modes de production, donc de nouveaux produits. Au-delà de la captation et de la diffusion de l'intégralité des oeuvres, importantes pour le patrimoine, car durables, envisagez-vous d'inventer de nouvelles formes médiatiques de production ? Cela permettrait de créer une ressource complémentaire à la billetterie. Les subventions, notamment de collectivités territoriales, peuvent connaître en outre une certaine instabilité.