La première, c’est l’argent facile, l’argent magique. §Qui peut croire que, demain, nos créanciers n’exigeront pas le remboursement de leurs créances ? Qui peut croire que, demain, les nations qui compteront en Europe seront celles qui auront dépensé sans compter ?
Il y a d’autres statues virtuelles : celle qui consiste, par exemple, à faire de la dépense publique la seule mesure de l’efficacité de l’État et des services publics.
C’est malheureusement ce que vous faites actuellement avec le Ségur de la santé. Il fallait, bien sûr, revaloriser les carrières et les salaires des personnels soignants. Mais signer un chèque de 8 milliards d’euros sans rien dire de la tarification, du financement de l’hôpital, de sa gouvernance ou encore de son organisation, c’est se comporter en Sisyphe, monsieur le Premier ministre, c’est remplir le tonneau des Danaïdes !
Il faut réformer tout en disant la vérité et avoir le courage de faire. Vous disiez, il y a quelque temps, que vous étiez plutôt un taiseux et un « faiseux ».
Je termine par la crise civique, parce qu’elle est fondamentale et qu’elle commande tout le reste. J’ai la certitude que, pour redresser l’économie d’un pays, les ressorts du développement économique sont avant tout immatériels.
Vous n’avez pas prononcé aujourd’hui le mot « confiance » une quinzaine de fois, comme vous l’aviez fait hier. La confiance est immatérielle, elle relève d’un climat, d’une atmosphère, d’une relation entre les citoyens, mais, sans confiance, il ne peut pas y avoir de croissance.
Or, de tous les peuples européens, nous sommes celui qui a le moins confiance en l’avenir, qui est le plus sceptique vis-à-vis de ses dirigeants – d’ailleurs, je veux bien mettre dans le même paquet le Gouvernement et le Parlement, car je pense que les Français le font, monsieur le Premier ministre.
Les Français ont sans doute quelques raisons d’être aussi défiants, parce que tous les piliers de nos institutions, les uns après les autres, ont été ébranlés. La République est défiée à Dijon quand les différends entre bandes s’y règlent non pas au commissariat ou à la préfecture, mais dans une mosquée ; elle est défiée quand les enclaves communautaristes séparatistes se multiplient, partout en France, et que l’on y échappe à la règle commune ; la démocratie est fragilisée par l’abstention dramatique aux élections locales, comme nous l’avons tous constaté ; elle est fragilisée quand vous légitimez le tirage au sort, la démocratie du hasard, la démocratie de la courte paille !
Le 21/07/2020 à 19:28, aristide a dit :
Le tirage au sort, ça vient d'Athènes, c'est pour être bien sûr qu'il n'y a pas de collusion d'intérêt entre le représentant et les lobbys.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui