Je remercie également nos invités pour leur description très précise de la situation de nos territoires. Les données statistiques nous sont très utiles car elles nous permettent de mieux les faire connaître. Pendant longtemps, Mayotte a été exclu des statistiques. Le travail très important entrepris par l'INSEE et l'IEDOM n'est pas achevé mais je tiens à souligner la qualité du travail des intervenants. À la différence d'autres, Mayotte est un jeune département, en train de se construire.
J'aimerais revenir sur le sujet du travail informel évoqué par M. Aurélien Daubaire. À Mayotte, environ 10 % de la population active intervient dans le secteur informel et c'est un enjeu majeur de la sortie de crise sanitaire. Par ailleurs, cette année marque l'entrée en vigueur sur notre territoire du statut d'autoentrepreneur. Vous connaissez la pression migratoire qui s'exerce sur notre territoire et ses conséquences. Pourriez-vous nous donner des précisions sur la manière dont les travaux de l'INSEE sur le travail informel vont se poursuivre ? Ne faudrait-il pas les intensifier ? Vos perspectives établies avant la double crise du Covid-19 et de la dengue seront-elles maintenues ?
Enfin, pourriez-vous me donner des informations sur l'enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS) programmée cette année à Mayotte ? Elle a pour objectif de mesurer le sentiment d'insécurité. La double crise qui a frappé le 101ème département a malheureusement été accentuée par la montée de l'insécurité qui a « pourri » la vie des habitants. Des résultats sont attendus car la population considère que les chiffres qui sont avancés sur la délinquance et la sécurité ne correspondent pas à la réalité. Nos collectivités sont souvent bousculées par des événements qui freinent leur développement économique.
Je me veux optimiste et suis persuadé que nous pouvons mettre à profit la crise actuelle pour repartir d'un bon pied. Ce matin, j'ai participé à une visioconférence organisée par la Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire de Mayotte, avec Mme Annick Girardin, la ministre des outre-mer, et M. Christophe Itier, haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale. La problématique portait sur les voies à inventer pour sortir le département de ses difficultés chroniques grâce au vecteur de l'économie sociale et solidaire. Sur place, les gens sont prêts à s'investir dans cette filière.