Je dirige l'activité d'Orange dans les Antilles et en Guyane et je suis accompagné de Claire Chalvidan qui est directrice des relations institutionnelles du groupe.
Je représente également mon collègue en charge de la région Réunion Mayotte.
Nos réseaux ont tenu pendant la crise, grâce à l'investissement des techniciens et des personnels qui étaient sur place. Orange aux Antilles Guyane, c'est environ 3 500 à 4 000 emplois directs, indirects ou induits, soit environ 1,5 % du PIB régional.
Nous investissons constamment pour apporter la meilleure connectivité. Notre couverture fibre et mobile 4G est de 99 % de la population en Guadeloupe et en Martinique. En Guyane, où la configuration géographique est complexe, les taux de couverture sont plus faibles. À La Réunion, nous couvrons 99 % de la population, un peu moins pour le territoire. Dans ses dernières évaluations, l'ARCEP a désigné le réseau Orange comme le meilleur réseau sur la partie 4G.
Ce sont des réseaux qui tiennent la charge grâce à des câbles sous-marins qui sont parfaitement dimensionnés. Ils ont permis à la Guyane, à la Martinique, à la Guadeloupe et aux îles du nord de surmonter les énormes augmentations de trafic. La voix a doublé et le trafic data a augmenté de près de 40 %.
Sur la question de l'équipement en smartphones, j'ai relevé un taux de 74 %, avec une très forte croissance l'année dernière, plus de 10 %. Nous ne sommes pas loin de la métropole qui est à 77 %.
Quels leviers nous permettraient de mieux fonctionner, d'accélérer le déploiement numérique ? Je m'associe vraiment à Frédéric Hayot sur les besoins de la Guyane. Je pense qu'il existe un très fort levier concernant l'investissement sur des sites mobiles partagés. Ils permettraient de désenclaver les routes nationales. Ce sont des sites qui sont très isolés, sur lesquels il y a des travaux d'adduction d'énergie importants et nous pourrions mener ces travaux entre opérateurs pour réduire les coûts.
Pour accélérer le déploiement de nos réseaux mobiles et fibres, on a besoin d'être très vigilants sur l'élagage. Les pouvoirs publics doivent rappeler aux propriétaires leurs obligations. Au début de la période cyclonique, c'est une réelle préoccupation.
La dissimulation des réseaux fixes est un enjeu majeur pour nos territoires. Elle pourrait être abordée en coordination avec tous les acteurs qui disposent d'un réseau sec. Nous pourrions mobiliser des financements publics type FEDER ou ceux de la Banque des territoires. Cette dissimulation permettrait une meilleure résilience des réseaux. Il faudrait également favoriser la dissimulation des réseaux en domaine privé avec une incitation fiscale et un encadrement du coût des prestations.
Je pense aussi à un levier au niveau de la formation pour disposer de techniciens compétents sur la fibre. Nos territoires manquent de compétences.
Il faut également accélérer le soutien au tissu industriel en raccourcissant les délais de paiement. Nos entreprises sont fragilisées par les délais de paiement des collectivités.
Enfin, pour favoriser l'accès au numérique, il faut accroître le soutien aux associations. Beaucoup d'initiatives sont conduites par de petites associations qui ont besoin d'accompagnement.
Nous avons un partenariat sur une Miage (Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises) avec les universités des Antilles et de la Guyane. C'est une opportunité pour disposer de compétences informatiques et mathématiques pour nos territoires.
Pour terminer, je pense qu'il faudrait organiser un pilotage global, pourquoi pas par les maisons France Services. On gagnerait en mobilisation et en visibilité. Il serait intéressant de responsabiliser Pôle emploi, la CAF, les missions locales sur ces enjeux de dématérialisation des services publics.