Intervention de Antonio Falemana Ilalio

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 11 juin 2020 : 1ère réunion
Étude sur l'urgence économique outre-mer à la suite de la crise du covid-19 — Table ronde sur le numérique

Antonio Falemana Ilalio, chef du service de la coordination des politiques publiques et de développement du territoire de Wallis-et-Futuna :

Je remercie le sénateur Robert Laufoaulu qui m'a demandé de participer à cette visioconférence très importante pour notre territoire. Il est actuellement 2 heures du matin à Wallis. Je rappelle que Wallis-et-Futuna est toujours exempte de Covid-19. C'est le seul territoire français qui n'a pas été touché grâce notamment à la suspension des liaisons aériennes. Toutefois, cette suspension nous a également freinés dans la mise en oeuvre de notre stratégie numérique qui prévoyait la mise en place de la télémédecine et de l'e-formation. Ces développements sont possibles grâce à la mise en place d'un câble sous-marin financé dans le cadre du 11ème FED (fonds européen de développement) territorial. Ce câble, mis en place en 2016, et la stratégie du comité territorial ont permis à Wallis-et-Futuna d'être connecté au monde et de pallier les problèmes d'isolement rencontrés par les îles.

La stratégie numérique de Wallis-et-Futuna est centrée sur les questions sanitaires. Notre hôpital est sous-équipé et nous sommes toujours dépendants des évacuations sanitaires vers la Nouvelle-Calédonie, à plus de 3 000 kilomètres. La stratégie numérique nous permet de limiter ces dépenses. Grâce aux fonds européens et à l'État, nous développons nos équipements en télémédecine.

Nous avons également axé notre stratégie sur la jeunesse. Aujourd'hui, elle est contrainte de quitter l'île pour suivre des études. Le numérique permet de développer des e-formations, notamment par le biais de conventions avec l'université de Nouvelle-Calédonie. L'objectif est de créer une université de l'économie numérique à Wallis.

Voilà les deux axes que nous développons, avec nos moyens et avec l'aide de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. Nous espérons pouvoir limiter l'exode des jeunes qui partent en nombre pour souvent ne plus revenir.

Toutefois, aux yeux des autorités coutumières, le numérique ne constitue pas la solution à toutes les difficultés. Elles craignent le télescopage entre la société coutumière traditionnelle qui régit la vie des insulaires et la société numérique qui peut engendrer des violences.

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