Martinique Tech accompagne les entreprises dans leur croissance et accompagne le développement du territoire. J'aborderai deux thèmes : la circularité et l'attractivité de l'économie martiniquaise.
Pendant la crise, nos membres se sont mobilisés, bénévolement, pour accompagner les entreprises et les particuliers, notamment avec la mise en place de webinaires.
Pour la reprise, nous avons besoin de financements pour relancer l'activité autour de la circularité. Le Small Business Act (ou stratégie du bon achat) a été voté et nous offre la perspective d'une préférence territoriale. Il est maintenant essentiel de le mettre en oeuvre pour permettre aux entreprises locales de bénéficier de cet atout, pour les aider à répondre à des marchés.
Sur le plan de la transformation de l'action publique, nous avons une opportunité unique de bien faire les choses. Les financements sont disponibles et les personnes sont formées pour répondre à nos besoins. Pendant la crise, la majorité des services publics se sont arrêtés et les entreprises ont rencontré de grandes difficultés pour maintenir une continuité d'activité. Il serait intéressant de lier l'octroi de fonds publics à des critères de compétitivité et de performance des entreprises.
Il faut également développer l'attractivité des territoires. Nous avons la chance d'avoir une diaspora formée et une jeunesse mobilisée, avec de nombreux talents, mais la concurrence est mondiale. Recruter des profils pointus coûte très cher. Beaucoup de secteurs d'activité ont pu se développer grâce à des salaires bas. Dans l'industrie du numérique, il est indispensable de rémunérer convenablement les profils à haut potentiel qui développeront les activités. Nous pouvons bien entendu jouer sur l'affinitaire et sur la qualité de vie pour les inciter à s'installer en outre-mer. Toutefois, il est indispensable de faire évoluer le coût du travail, notamment avec le plafonnement des charges sociales.
Je rejoins la proposition de Stéphane Colombel de Digital Réunion sur la création d'une zone franche pour les activités numériques en outre-mer. Elle permettrait d'améliorer l'attractivité économique de nos territoires, d'attirer les investissements étrangers et surtout de faire revenir la diaspora. Aujourd'hui, nos écosystèmes nous permettent d'expérimenter de nouvelles manières de fonctionner.
Il nous semble également primordial de développer les délégués à la protection des données (DPO), c'est-à-dire l'export de services numériques, notamment les services à forte valeur ajoutée comme la réalité virtuelle ou l'animation.
Le Costa Rica est le 4ème exportateur mondial de services numériques. Les pays d'Amérique latine se développent rapidement et sont prêts à travailler avec nous. Malheureusement, nous avons du mal à suivre le rythme. Nous avons besoin des gros opérateurs mais aussi des institutions comme l'AFD, Proparco ou Business France.
Il faut développer l'emploi et la formation mais il faut aussi réfléchir à de nouveaux modèles économiques. Pour accueillir toutes les personnes formées, il est nécessaire de favoriser l'émergence de structures intermédiaires, mutualisées, pour faciliter l'accès aux marchés internationaux.
Pour terminer, je tire un signal d'alarme. Nous avons beaucoup de TPE avec moins de deux salariés. Nous nous orientons vers la précarisation de toutes ces personnes car l'économie numérique avance très vite.