Nous faisons tous le même constat quant aux charges sociales et fiscales. Nos dépenses sont plus élevées qu'au niveau national : le carburant est 40 % plus cher et ces coûts se répercutent sur le prix du poisson.
Le seul point positif du Covid-19 concerne la baisse du prix du carburant. Quand le carburant dépasse les 25 % de charges pour une entreprise, celle-ci n'est plus rentable. Cette baisse nous a permis de passer sous ce seuil. Au niveau national, le carburant est inférieur à 60 centimes, si ce carburant dépassait ce seuil, toute la flotte nationale s'écroulerait. Aujourd'hui cette différence nous pousse à nous interroger sur le bien-fondé de ce type de mesures. Le dispositif de chômage partiel ne nous convient pas. Notre seule requête était l'annulation des charges, au moins pour l'année 2020.
Le problème du poisson importé a aussi été évoqué, il concerne tous nos territoires. Des produits arrivent illégalement sur nos territoires. L'État français ne défend pas son territoire de pêche. Nous nous posons réellement la question : voulez-vous tuer l'économie de la pêche ? Voulez-vous nous laisser vivre ? Si vous voulez nous laisser vivre, il faut mettre en place des dispositifs pour aider des structures comme les nôtres.
Nous avons également des problèmes de trésorerie. Si aujourd'hui une région telle que la nôtre refusait de soutenir les comités des pêches, ils n'existeraient plus. L'État a demandé leur mise en place mais n'a pas fourni le budget pour leur fonctionnement. Quand j'entends M. Arnaud Martrenchar parler, j'estime qu'il récite bien sa leçon mais est très loin de la réalité.
La crise du Covid-19 a permis de démontrer que nos territoires ne peuvent pas vivre sans pêche et agriculture, ce ne sont pas les grandes surfaces qui ont nourri nos populations mais la nourriture locale et de proximité.