Les pêcheurs côtiers ont poursuivi leur activité malgré une diminution de celle-ci. La perte d'activité est estimée à 50 %, mais nous devrons encore vérifier ce chiffre avec le registre remis dans le cadre du plan de compensation des surcoûts liés à la crise.
Les pêcheurs ont dû réduire considérablement leur activité en raison des difficultés à trouver des débouchés : fermeture des restaurants... Aujourd'hui nous ne pouvons bénéficier des aides européennes et les pêcheurs ont dû se tourner vers les aides mises en place par le conseil départemental aux entreprises mahoraises, s'élevant à 1 000 euros.
L'aide au stockage, est arrêtée temporairement. Les professionnels se sont exprimés à ce sujet dans un courrier adressé à la Direction des pêches maritimes et de l'aquaculture (DPMA) et la Direction générale des outre-mer (DGOM), mais nous n'avons pas encore de réponse.
L'activité de la pêche a bien repris mais à vitesse réduite, elle a pu bénéficier de la vente directe. La demande était présente mais la reprise était conditionnée par la réouverture des restaurants.
Le plan « outre-mer en commun » mis en place par l'AFD, pourrait être une bonne chose mais il convient de sécuriser la demande en vue de garantir et augmenter le besoin de commercialisation de produits de la mer. Le programme de FEAMP 2014-2020 en cours a permis de lancer des études sur la structure de la filière pêche à Mayotte : l'organisation, l'équipement des ports de pêche...
Les professionnels attendent de la programmation du FEAMP pour 2021-2027de pouvoir démarrer l'aquaculture raisonnée, avec le plan de compensation des surcoûts indispensable pour le renouvellement de la flottille de pêche, et la lutte contre la pêche informelle.
Pour l'objectif de l'autosuffisance alimentaire de Mayotte, les professionnels sont heureux d'avoir été associés aux négociations avec les Seychelles. L'organisation de la flotte de Mayotte est une priorité car les navires sont non conformes aux consignes de sécurité
La pêche informelle est le fléau à Mayotte, la construction de points de débarquements obligatoires permettra de garantir les normes d'hygiène et quantifier les ressources relevées par le pêcheur professionnel. La filière est à l'arrêt depuis 2015, un plan de relance a été initié par une coopérative aquacole. Les commissions de cultures marines ont été mises en place pour l'identification de produits mieux adaptés au territoire. Nous avons mis en place un environnement propre et un suivi sanitaire afin d'assurer la distribution de produits aquacoles, le démarrage d'une aquaculture raisonnée basée sur les coopératives de petits exploitants pour valoriser ces produits.
Les professionnels du secteur de la pêche ont tenté de mettre en place un comité région de pêche maritime et d'élevage marin à Mayotte. À ce jour, rien n'est fait pour la cohabitation entre la pêche et l'aquaculture.
Cela permettrait aux représentants de pêcheurs et d'aquaculture d'avoir une représentation propre de la filière. La commission pêche et aquaculture ne dispose d'aucun pouvoir décisionnel.