Intervention de Frédéric Vienne

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 4 juin 2020 : 1ère réunion
Étude sur l'urgence économique outre-mer à la suite de la crise du covid-19 — Table ronde sur l'agriculture et la pêche

Frédéric Vienne, président de la chambre d'agriculture de La Réunion :

Pour l'agriculture, je souhaite souligner le travail fait par le département de La Réunion, après la fermeture des marchés des collectivités notamment. Le département a également mis en place des paniers aux familles nécessiteuses. Cela a permis d'écouler plus de 2 000 tonnes de légumes par semaine, par le biais de colis livrés chaque semaine, via les Centres communaux d'action sociale (CCAS)... Elle a absorbé ce qu'absorbait le marché des collectivités. C'est un grand service qui nous a été rendu car dans le cas contraire, ces légumes se seraient retrouvés en concurrence avec les légumes en vente directe sur les marchés.

Nous avons pu organiser les marchés de producteurs et écouler par semaine environ 400 tonnes de légumes en vente directe.

Le département a remis en place l'aide à la plantation de légumes fortement concurrencés et identitaires : chou, curcuma... Ce sont des financements non négligeables, de l'ordre de 3 000-4 000 euros à l'hectare.

En revanche, les agriculteurs n'ont pas pu bénéficier des PGE, ni des aides régionales liées au FEDER. Le département a, entre autres, débloqué 400 000 euros d'aide directe aux horticulteurs qui ont énormément souffert de la fermeture des marchés, des fleuristes, des réceptions...

L'agriculture tire son épingle du jeu car elle s'est concentrée sur la production locale. J'espère que nous reconnaîtrons cette nécessité sur le long terme, que l'engouement pour la production locale perdurera.

Nous avons vu notre dépendance aux containers, des émeutes ont presque été déclenchées, mais c'est à nous de travailler pour trouver des solutions : l'économie circulaire, le décarboné...

La production locale doit être aidée mais il ne faut pas nous laisser nous battre par des importations parallèles. Nous demandons donc des interventions sur tous les leviers : les importations, la réglementation sanitaire... La pauvreté dans les territoires d'outre-mer n'est pas un prétexte pour nous faire manger ce qui reste.

Nous avons un problème de santé publique dans les outre-mer : hypertension, diabète... Vous aviez, en tant que ministre, commencé à le combattre, il faut continuer. Nous devons encourager le bien manger, le produire local, les circuits courts, etc.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion