Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 mai 2020 : 1ère réunion
Audition de Mme Florence Parly ministre des armées sur la contamination du porte-avions charles de gaulle en téléconférence

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Au lendemain d'un 8 mai si particulier où nous avons fêté, en confinement, le soixante-quinzième anniversaire de la victoire sur le nazisme, l'ensemble des membres de notre commission souhaite rendre hommage à la mémoire des deux légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie qui ont payé de leur vie, au Mali, leur engagement pour notre sécurité, ainsi qu'à celle des deux militaires tués dans les Landes le 29 avril lors d'un accident d'hélicoptère. Depuis le 8 mai 2019, vingt-cinq militaires français ont trouvé la mort dans l'accomplissement de leur mission. Nous pensons aussi aux 31 000 soldats actuellement déployés en opération - dites-leur, madame la ministre, notre reconnaissance et notre fierté pour leur action.

Ce matin, nous parlerons d'abord de la contamination sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, puisque vous avez souhaité, et je vous en remercie, nous présenter les conclusions des trois enquêtes diligentées. Au préalable, je dis ma sympathie à l'équipage et à la marine dans cette épreuve. Je me félicite que l'officier marinier qui était en réanimation en soit sorti - quelle excellente nouvelle !

Notre commission n'est aucunement une commission d'enquête : nous souhaitons pouvoir tirer toutes les conséquences des événements qui se sont produits. Trois séries de questions se posent concernant la gestion sanitaire à bord, la remontée des informations et l'aspect opérationnel.

Vous avez dit que le virus était monté à bord après l'escale à Limassol fin février, bien avant l'escale de Brest du 13 au 16 mars, qui n'a fait qu'accélérer les choses. Pourquoi les premières introductions du virus entre l'escale de Chypre et celle de Brest n'ont-elles pas été détectées ? Cela peut-il être imputé à un manque de vigilance ? Au départ de Brest, il semble qu'aucun test de Covid-19 n'était disponible à bord du porte-avions. Pourquoi ? Vous avez également parlé « d'excès de confiance » du commandement et des médecins dans la gestion du virus. Quelles conclusions devons-nous en tirer ?

Selon la lettre du commandant aux familles citée par la presse, l'augmentation du nombre de cas a été observée dès le samedi soir 4 avril ; or vous nous aviez dit n'avoir été prévenue, ainsi que la directrice centrale du service de santé des armées (SSA), que le 7 avril. Que s'est-il passé entre le 4 et le 7 avril ? Vous avez parlé hier d'un défaut de transmission d'informations, de remontées d'informations en « silos » qui ne prenaient pas toujours les mêmes circuits. Quelles conséquences allez-vous en tirer ?

Je salue le succès de la mission Foch, mais la mise à l'arrêt provisoire du porte-avions crée un trou stratégique. Le retour à la mer du Charles-de-Gaulle est-il toujours envisagé pour le mois de juin ?

Enfin, en ce qui concerne les tests, qui constituent un outil important qui ne règle toutefois pas tous les problèmes, je vous rappelle notre demande de tester systématiquement tout équipage avant appareillage et tout militaire avant projection en opération. J'espère que vous allez nous annoncer ce matin que vous allez le faire. Vous avez dit hier que cela serait développé ; ce que nous demandons, c'est que ce soit systématisé pour les opérations, même si nous connaissons les doutes qui existent sur la fiabilité de ces tests. Vous avez dit qu'il fallait des machines pour neutraliser les mouvements du bateau et fiabiliser les tests PCR. Que pouvez-vous nous en dire à ce stade ?

S'il nous reste du temps, je souhaiterais faire un point sur les opérations, notamment au regard des événements au Sahel.

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