Intervention de Florence Parly

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 mai 2020 : 1ère réunion
Audition de Mme Florence Parly ministre des armées sur la contamination du porte-avions charles de gaulle en téléconférence

Florence Parly, ministre :

Je remercie M. del Picchia de me rassurer sur les échos favorables entendus dans la presse étrangère. Naturellement, nous pouvons rendre publique la liste des projets sélectionnés par l'Agence de l'innovation de défense.

Au 11 mai 2020, nous comptons 1 771 cas confirmés de Covid-19 au sein du ministère des armées, auxquels s'ajoutent 5 400 cas probables.

Le continent africain semble être relativement préservé par l'épidémie, et c'est heureux. La dynamique dans les pays du Sahel relève donc beaucoup plus de celle du terrorisme que de celle du virus.

Les opérations dans le cadre de la coalition pour le Sahel se déroulent bien, à un rythme extrêmement soutenu. C'est ainsi que nous menons actuellement des opérations qui associent Barkhane, la force conjointe et les forces armées nigériennes dans la région des trois frontières.

Le projet de création de la task force Takuba, constituée de forces spéciales venant de différents pays européens, a été officiellement lancé le 27 mars. Soutiennent ce projet l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Estonie, la France, le Mali, le Niger, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Suède. L'objectif est de continuer à internationaliser l'engagement militaire au Sahel afin de soutenir les forces armées maliennes. L'opération devrait démarrer à l'été 2020 et atteindre sa pleine capacité opérationnelle au début de l'année 2021. Je tiens à saluer les pays qui ont accepté d'y engager des contingents de forces spéciales : l'Estonie a ainsi achevé le processus parlementaire qui l'y autorise, mais cinq autres pays sont en cours de finalisation. En outre, nous allons reprendre les échanges que nous avions à ce sujet avec notre partenaire italien, qui a manifesté un fort intérêt politique pour participer à Takuba.

Le contexte sécuritaire reste très difficile, mais les choses avancent. Les différents piliers de la coalition pour le Sahel progressent bien, notamment le pilier des opérations militaires et le pilier accompagnement des forces ; nous aurons probablement l'occasion prochainement, avec le ministre des affaires étrangères et de l'Europe, de faire un point sur l'état d'avancement des deux autres piliers, que sont le retour de l'État et le développement économique dans la zone.

Le 14 juillet est le jour de la fête nationale, et nous le célébrerons, mais il est encore bien trop tôt pour dire selon quelles modalités.

Pendant les cinquante-cinq jours qu'a duré le confinement, le processus de recrutement a été arrêté. Nous avons donc soigneusement préparé, dans le cadre du déconfinement, la reprise accélérée des recrutements et des entretiens dans le cadre des centres d'information et de recrutement des forces armées (Cirfa), qui ont rouvert hier. Nous allons alléger ce qui peut l'être afin de rattraper le temps perdu. Par ailleurs, l'une des dispositions du prochain projet de loi portant diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l'épidémie de Covid-19 nous permettra, si vous la votez, de prolonger d'un an l'engagement de certains de nos personnels - s'ils le souhaitent. J'espère qu'ainsi nous réussirons à combler les conséquences de cette interruption des recrutements que nous avons subie depuis près de deux mois.

Le concept de résilience nous est cher, puisque c'est précisément celui qui a été retenu pour dénommer notre opération dans la crise sanitaire. Pendant toute cette période, nous avons tâché de maintenir tous nos canaux de communication ouverts avec nos partenaires, de l'Union européenne, comme de l'OTAN. Nous avons en particulier beaucoup coopéré avec l'Allemagne, et je voudrais saluer la générosité et la proactivité de ce pays, mais aussi celles de l'Autriche et du Luxembourg, qui nous sont venus en aide en accueillant de nombreux patients dans leurs hôpitaux. Cette coopération dans le cadre de l'OTAN doit se poursuivre et s'adapter au nouveau contexte issu de la crise sanitaire. Des réflexions sont en cours sur ce qui relève des initiatives nationales, ce qui relève de l'initiative européenne et ce qui pourrait être développé dans le cadre de l'OTAN. Ma conviction est que tout ce que l'Union européenne pourra faire dans le cadre de la gestion de cette crise vient aussi au service de l'OTAN.

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