Je ne comprends plus rien, mais vraiment plus rien à l’argumentaire du Gouvernement. Je sais bien que les règles de la loi organique relative aux lois de finances, la LOLF, sont contraignantes – la fongibilité asymétrique est un vrai problème, puisqu’on déshabille Pierre pour habiller Paul ; s’en prendre à l’hébergement dans la période actuelle, au moment où le Gouvernement fait l’effort de pérenniser les places, c’est un peu gênant…
Mettons cela de côté, néanmoins : disons que, collectivement, nous cherchons de l’argent pour financer les APL.
Monsieur le ministre, vous êtes en train de nous vanter – c’est en ce point que, vraiment, je ne comprends plus le discours du Gouvernement – les qualités de votre réforme que vous n’avez cessé de repousser, d’abord pour des raisons techniques – nous avions bien compris que c’était compliqué : la caisse d’allocations familiales (CAF) nous l’avait dit –, ensuite pour des raisons d’opportunité politique. Pour ma part, je faisais le pari – je le fais toujours ce soir – que vous ne la mettriez pas en place, en tout cas pas en 2020, eu égard à la crise.
Vous nous expliquez donc que la réforme est formidable, qu’elle va absolument coller à la situation et aider les gens, davantage que l’ancien système ! Je ne comprends plus, monsieur le ministre ! Si ce que vous nous dites est vrai, dépêchez-vous de mettre en œuvre cette réforme, qui a pour finalité de faire des économies ! Sinon, il faut ajouter au budget 900 millions ou un milliard d’euros, parce que les crédits manqueront !
Tout cela est incohérent. Il faudra bien que le Gouvernement, à un moment donné, arrête une position. Faites un choix politique ! Je comprends la difficulté de l’exercice, mais on ne peut pas rester dans cette situation où vous vantez les mérites d’une réforme que vous ne voulez pas mettre en place et où, de surcroît, font défaut les crédits qui correspondent à ce que vous avez décidé !