Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 18 juillet 2020 à 21h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — État b

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

Nous avons eu l’occasion vendredi d’évoquer les enjeux de la presse et les difficultés qu’elle connaît. Par cet amendement, nous en venons à la question des médias locaux, dont la situation est tout aussi précaire.

En effet, ces derniers fonctionnent très largement grâce aux annonces légales et commerciales des entreprises de leur territoire. Or la crise économique va conduire les entreprises à limiter leurs campagnes de publicité, malgré les retombées économiques que celles-ci pourraient entraîner.

Durant la période de confinement, les recettes publicitaires des médias locaux auraient connu une baisse drastique de 70 % à 90 %. Il est donc urgent que l’État mette en place un soutien majeur, en s’appuyant sur le fonds dédié de 1, 58 million d’euros.

La seconde principale source de revenus, la vente au numéro, s’est elle aussi effondrée. Et la disparition des deux filiales régionales de Presstalis ne facilite pas les choses.

Ce soutien est d’autant plus important que, on le voit, de réels déserts de presse pourraient se créer à terme. La question se posait déjà avant la crise sanitaire, avec la reprise in extremis de France-Antilles. D’autres ici sont mieux placés que moi pour en parler.

Les médias locaux se sont retrouvés au mois de mars dans une situation exceptionnelle. Alors que l’approche des élections municipales offrait un cadre parfait pour de l’actualité locale, le socle de contenu a disparu : plus d’activités associatives, d’événements, de rencontres sportives à couvrir… La plus grande partie de leurs pages se sont vidées. Illustration de ce choc, Le Télégramme est passé de dix-neuf à quatre éditions.

Parallèlement, les lecteurs ont exprimé de nouveaux besoins, que les journalistes locaux n’ont pas toujours été en mesure de satisfaire. Les contenus plus « magazines », la vérification de faits et les enquêtes ont largement favorisé les formats numériques plus réactifs ou les médias nationaux jouissant d’une aura supérieure et d’un accès plus important aux spécialistes.

C’est donc tout un modèle éditorial que la presse locale a dû reprendre, et qu’elle va devoir retravailler dans les mois à venir. Cela ne se fera pas sans moyens, alors que Paris Normandie, par exemple, a vu ses ventes au numéro baisser de 20 % et ses recettes publicitaires de 90 %.

L’amendement que nous vous soumettons vise donc à soutenir les médias locaux.

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