Intervention de Pierre Ouzoulias

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 22 juillet 2020 à 10h00
Travaux en cours de la mission d'information sur les restitutions des oeuvres d'art — Communication

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

C'est un problème majeur qui ne concerne pas uniquement la France et l'Afrique. On l'a vu à propos de certaines oeuvres de Léonard de Vinci que l'Italie a refusé de prêter à la France.

Quant à l'universalisme, il est condamné parce qu'on considère qu'il représente une forme de domination occidentale. Ce discours m'inquiète énormément, car il va à contre-courant du but de l'Unesco, qui est de créer un patrimoine mondial. Or on retourne vers une forme de nationalisation étroite des oeuvres.

Le meilleur contre-exemple, c'est le Louvre d'Abu Dhabi, dont le succès est énorme et qui démontre que la notion d'universalisme peut présenter des avantages pour les États. Il ne s'agit pas de défendre l'universalisme, mais de démontrer que celui-ci peut apporter des choses à tous.

Un geste fort serait de proposer une exposition des peintres impressionnistes à Dakar afin de montrer que les choses fonctionnent toujours dans un cadre de réciprocité : s'il existe des oeuvres africaines en France, on pourrait aussi en présenter à Dakar. Si on en reste à la défense pure et simple de l'universalisme, on risque d'être confronté aux plus grandes difficultés. Ce discours est difficile à défendre tant il est aujourd'hui considéré comme de l'impérialisme culturel.

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