Si ce projet de loi de finances rectificative comprend des mesures transversales de soutien au secteur du tourisme, aucune mesure d’urgence en faveur du tourisme social n’est prévue pour adapter l’accueil des jeunes et des familles dès cet été.
Le Premier ministre a annoncé en mai dernier que le fonds « tourisme social investissement » géré par la Caisse des dépôts et consignations passerait de 75 à 225 millions d’euros. Toutefois, alors que la saison estivale a commencé, aucun dispositif opérationnel d’urgence n’a été mis en place.
Faut-il rappeler qu’une étude récente réalisée par la fondation Jean-Jaurès et l’IFOP révélait que deux tiers des Français avaient été contraints de renoncer à partir en vacances d’été pour des raisons financières au cours des cinq dernières années ?
La crise que nous traversons ne peut qu’aggraver cette situation alors qu’un soutien fort de l’État aux départs en vacances et aux structures du secteur était attendu. La crise frappe les ménages déjà pauvres, mais aussi ceux qui ont des revenus intermédiaires, car plus d’un tiers des actifs ont vu leurs revenus d’activité baisser.
Les secteurs du tourisme social et solidaire les plus fragilisés sont les organisateurs de colonies de vacances et de vacances adaptées aux personnes en situation de handicap. Le nombre d’enfants ou de jeunes accueillis cet été est en forte baisse, car des séjours ont été annulés ou la capacité d’accueil des structures a été réduite.
Par ailleurs, malgré les annonces du Premier ministre en mai dernier, ce projet de loi de finances rectificative ne comporte aucun dispositif exceptionnel d’aide au départ cet été pour relancer la demande. Pour favoriser des vacances pour tous, il était pourtant urgent de déployer une communication et des aides massives de manière à susciter la demande et à sécuriser l’offre, avec un soutien rapide au secteur du tourisme social et solidaire.
Les sénateurs du groupe socialiste et républicain ont déposé, le 15 mai dernier, une proposition de loi favorisant des vacances pour tous cet été, avec deux dispositifs : un chèque-vacances « Solidarité 2020 » à destination des familles modestes, financé par l’État et les collectivités territoriales volontaires ; un soutien d’urgence au tourisme social et solidaire et aux organismes de colonies de vacances s’inscrivant dans le cadre d’un tourisme durable et de proximité, afin qu’ils soient en mesure de proposer une offre adaptée à la crise que nous traversons.
Par le présent amendement, nous proposons de mettre en place une aide d’urgence au tourisme social et solidaire. Pour assurer sa recevabilité financière, nous suggérons de prélever les 10 millions d’euros d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement dont nous voulons doter le nouveau programme « Soutien d’urgence au tourisme social et solidaire » sur l’action n° 01, Favoriser le recours à l’activité partielle pour prévenir les licenciements, du programme 356, « Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire ».