Intervention de Albéric de Montgolfier

Réunion du 19 juillet 2020 à 10h00
Loi de finances rectificative pour 2020 — État b

Photo de Albéric de MontgolfierAlbéric de Montgolfier :

Autant je vous invite à être synthétiques sur les amendements, mes chers collègues, autant je suis d’accord avec Fabien Gay, et d’autres, sur le fait que ce sujet mérite que l’on s’y arrête un instant.

Nous avons déjà parlé de la question du chômage des jeunes hier soir : ce sera l’une des questions majeures de la rentrée, que les jeunes soient diplômés ou non. Des jeunes qui sont hyper-diplômés et sortent d’écoles d’ingénieurs aéronautiques n’auraient eu aucune difficulté il y a six mois à trouver du travail ; aujourd’hui, on sait bien les difficultés qu’ils rencontrent. Le problème concerne donc aussi bien les jeunes diplômés que les non-diplômés.

C’est la raison pour laquelle, hier soir, nous avons voté un amendement, qui prévoit de consacrer des crédits importants à un dispositif de soutien à l’emploi des jeunes. J’ai entendu ce qu’a dit notre collègue Julien Bargeton : moi aussi, j’assume nos divergences.

La différence entre notre position et l’amendement que vient de présenter le Gouvernement tient notamment à ce que ce dernier ne cible pas certaines entreprises, mais l’ensemble des entreprises. L’amendement de la commission des finances, lui, vise plus particulièrement les entreprises de moins de 250 salariés, parce que l’on sait très bien que, en France, les PME et les petites entreprises sont sous-capitalisées, notamment par rapport à leurs homologues allemandes, que ce sont les entreprises les plus fragiles et que ce sont celles qui ont sans doute le plus de difficultés à embaucher.

Les dispositifs sont relativement proches et les montants sont massifs, tant dans l’amendement du Gouvernement que dans celui qui a été adopté hier soir par le Sénat. Mais, c’est vrai : nous avons des divergences. Nous avons notamment une différence d’approche que nous assumons pleinement.

En tout cas, cette question est importante et elle sera sans doute l’un des sujets majeurs de la rentrée. Encore une fois, la donne a changé en quelques semaines : certains jeunes, qui ne rencontraient aucune difficulté pour être embauchés, qui évoluaient dans des secteurs où il y avait même des difficultés pour recruter – je pense à tous ces ingénieurs qui nous manquaient –, se retrouvent aujourd’hui dans des filières totalement bouchées. §Mais si, c’est la réalité ! Regardez la différence entre la situation d’un ingénieur aéronautique il y a six mois et la sienne aujourd’hui, avec l’effondrement du marché de l’aéronautique. C’est un exemple parmi d’autres.

Je considère que l’amendement, largement adopté par le Sénat hier, répond à cette problématique. C’est la raison pour laquelle la commission demande au Gouvernement de se rallier à la position de la commission des finances.

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