Au cœur de la crise, au mois d’avril, le Gouvernement engageait un dispositif de soutien aux Français de l’étranger, prévoyant notamment une avance de l’Agence France Trésor d’un montant de 100 millions d’euros au bénéfice du réseau de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), qui a particulièrement souffert de la crise sanitaire et économique.
Interpellé par plusieurs d’entre nous, le Gouvernement s’est par la suite engagé, au cours d’une audition, à transformer cette avance en crédits ou dotations.
Il n’a qu’à moitié respecté sa parole, puisque 50 millions d’euros ont effectivement été crédités sur le programme 185, « Diplomatie culturelle et d’influence », de la mission « Action extérieure de l’État », tandis que 50 millions d’euros sont toujours crédités sous la forme d’avance sur le programme 823, « Avances à des organismes distincts de l’État et gérant des services publics ».
Au-delà des promesses gouvernementales, qui n’engagent que ceux qui les croient, il me semble essentiel que ces 50 millions d’euros d’avance soient crédités directement sur le programme 185 de la mission « Action extérieure de l’État ».
En effet, il est certain que le remboursement de cette avance sera supporté par les familles du réseau AEFE sous la forme d’une nouvelle hausse des frais de scolarité. Ces familles sont pourtant déjà lourdement mises à contribution puisqu’elles participent à hauteur de 70 % au financement du réseau et que cette proportion ne cesse d’augmenter au fil des ans.
Le maintien de cette avance de 50 millions d’euros, qui devra être remboursée dans un délai utopique d’un an, révèle encore une fois le désengagement progressif de l’État dans l’AEFE, un outil pourtant essentiel de la diplomatie culturelle française dans le monde.
Un amendement de transfert de crédits entre deux missions étant considéré comme irrecevable, je demande une nouvelle fois au Gouvernement de bien vouloir transformer cette avance de 50 millions d’euros en crédits, dont puisse bénéficier entièrement l’AEFE sans que l’échéance d’un remboursement hâtif pèse sur les familles de ce réseau.