Je me permets d’intervenir au sujet de cet amendement, que j’ai cosigné, pour éclairer un peu plus le débat.
La pollution incriminée, ce sont les émissions d’oxyde de soufre, à savoir le dioxyde de soufre, qui est un gaz, et le trioxyde de soufre, qui forme de petites particules blanches. Quand ils sont dans l’atmosphère, le dioxyde de soufre et le trioxyde de soufre se combinent dès qu’il y a un peu d’humidité pour former une solution que vous connaissez bien : l’acide sulfurique. Cette solution est corrosive et, bien entendu, elle a un très fort impact sur la santé.
Dans la Baltique, dans la Manche et en mer du Nord, la réglementation est différente : il existe des zones d’émissions contrôlées de soufre. Les navires qui croisent dans ces eaux doivent utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne dépasse pas 0, 1 %. Ainsi, les navires les moins polluants se concentrent dans ces zones, et la Norvège est le pays d’Europe le moins touché par la pollution due aux oxydes de soufre. Cette dernière y est trois fois moins forte qu’en Espagne ou en Italie.
La Méditerranée est victime de normes de production moins exigeantes. Ainsi, en 2017, cinquante-sept bateaux qui ont fait escale à Marseille ont émis 15 tonnes d’oxyde de soufre, c’est-à-dire quatre fois plus que tous les véhicules circulant dans la ville.
Cette situation est très préjudiciable à notre pays. Les ports français, notamment en Méditerranée, subissent cette pollution. Il nous faut évoluer sur ce sujet.
Monsieur le rapporteur général, les navires de croisière les plus polluants sont effectivement en Méditerranée, parce qu’ils sont interdits ailleurs.