Intervention de Olivier Cadic

Réunion du 19 juillet 2020 à 21h45
Loi de finances rectificative pour 2020 — Vote sur l'ensemble

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Notre collègue Bernard Delcros l’avait annoncé en ouverture de la discussion générale, la très grande majorité du groupe Union Centriste adoptera ce troisième projet de budget rectificatif, dans sa version modifiée par le Sénat.

Pour ma part, je suis très inquiet des sombres perspectives qui s’ouvrent pour notre pays.

Je reste perplexe devant la stratégie suivie, cette fuite en avant budgétaire marquée par un emballement du déficit et de l’endettement publics. Ainsi, après avoir épuisé le présent, on dévorera l’avenir, aurait sûrement dit le célèbre économiste Frédéric Bastiat. Avec un nouveau déficit de plus de 225 milliards d’euros, qui s’ajoute à une dette elle-même colossale, nous engageons notre responsabilité collective à l’égard des générations futures.

Curieux paradoxe : j’entends de tous bords s’élever le mot « souveraineté », mais, « en même temps », nous nous plaçons entre les mains de créanciers étrangers. Aucun de nous, sur ces travées, ne peut s’exempter d’un examen de conscience. Il suffit de suivre le dérouleur des amendements pour constater que quelque chose ne va pas. La dépense paraît incontrôlée ; on injecte des crédits budgétaires comme on injecte un médicament qui soulage et permet de passer la nuit mais ne règle rien.

Confrontée à sa pire récession depuis 1917, l’économie française est au bord de la débâcle. Pour financer tous les « plans Marshall », certains ont une solution : faire payer les riches. L’idée a pour elle la force de la simplicité, mais elle a les faiblesses de la démagogie, celle qui consiste à voter contre le budget au motif qu’il ne serait jamais assez dépensier, comme on l’a vu à l’Assemblée nationale. L’issue serait la ruine pour tous…

D’autres cèdent au mirage de l’interventionnisme. Mus par une conception paternaliste de l’économie, ils croient pouvoir guider les comportements au travers de baisses ciblées de cotisations sociales et de fiscalité. À vouloir jouer au Meccano, on crée un monde de complexité qui entrave notre économie. Suivre ce chemin rendra la France dépendante d’autres pays plus agiles, plus performants.

Par solidarité dans l’épreuve, je voterai ce texte, …

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