Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 23 juillet 2020 à 14h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — Adoption des conclusions d'une commission mixte paritaire sur un projet de loi

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

L’Assemblée nationale a proposé un amendement à 420 millions. Grâce au rapporteur, que je remercie, nous avons proposé ici un amendement à 900 millions environ, alors que nous avons perdu 2, 6 milliards d’euros. La présidente de la région d’Île-de-France, comme d’ailleurs la RATP et la SNCF, l’a dit.

En gros, nous demandions, tout compris, à peu près 1 milliard d’euros, chacun faisant un pas : la région et les entreprises prenaient en charge un peu plus de 1 milliard. Or, même ça, c’est non ! Comment pouvez-vous dire que vous voulez développer le transport public, que vous voulez plus d’écologie si les entreprises de transport d’Île-de-France ne disposent pas des moyens nécessaires ?

Résultat des courses : dès mardi, la SNCF a annoncé que 80 projets d’investissement en Île-de-France seront arrêtés, y compris les commandes de matériels roulants pour les lignes de RER, y compris les projets d’infrastructures. En réalité, vous n’avez pas mis sur la table ce qu’il faut pour que les transports publics s’améliorent en Île-de-France.

Monsieur le ministre, c’est le Gouvernement qui a demandé, pendant la période du confinement, que les transports publics continuent en Île-de-France, afin d’assurer le transport des personnels soignants et de première nécessité, alors que ça coûtait cher pour très peu d’usagers. Certains nous disent qu’il y aura un retour de fortune. Pourtant, aujourd’hui encore, beaucoup de gens hésitent à prendre le métro et les transports publics. Pour le moment, ni la RATP ni la SNCF ne rentrent dans leurs frais !

Mme Pompili a beau donner des assurances, tout ça dépend de vous, monsieur le ministre. Si, au bout du bout, vous dites non, si vous dites que Bercy n’a plus les moyens et qu’on ne peut pas faire plus pour les transports publics en Île-de-France, ce sera la catastrophe.

Je sais bien que vous n’allez pas me répondre aujourd’hui que vous allez sortir le chéquier, mais je vous le dis tranquillement : soit on permet à cinq millions de personnes – c’est-à-dire la moitié des usagers des transports publics de France – d’être transportées de manière cohérente et sûre, soit on court à la catastrophe en Île-de-France.

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