Le texte de la résolution créant notre commission d'enquête est très large dans ses attendus, avec, toutefois, huit thématiques plus spécifiques. En adoptant unanimement ce texte, nous avons choisi de centrer nos travaux sur la gestion de la crise sanitaire, qui est d'abord une crise de santé publique.
Notre assemblée doit contribuer à l'analyse de cette crise. Nous suivons le travail mené par l'Assemblée nationale avec beaucoup d'attention. Dans un premier temps, le Sénat devra écouter ce qui s'est passé dans les territoires : écouter les professionnels de l'hôpital, ceux de ville ou des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sur les difficultés rencontrées et les carences constatées. Ce n'est qu'à partir de cette réalité de terrain que nous pourrons utilement interroger les responsables au plus haut niveau de l'État.
Notre président Alain Milon nous a proposé une approche fondée sur la confrontation des points de vue, à laquelle je souscris. Nous ne sommes pas un tribunal, mais les méthodes du tribunal - qui mettent en confrontation différents points de vue pour faire émerger la vérité - ont une vertu.
La question scientifique est fondamentale, mais elle se heurte malheureusement au défaut de culture scientifique de notre pays. Cela a créé beaucoup de trouble et de déstabilisation dans l'opinion publique. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
La gestion d'une épidémie est politique : les pouvoirs répondent à l'épidémie différemment, selon leurs valeurs politiques. Nous avons ainsi pu constater une opposition brutale de méthodes entre régimes autoritaires - comme la Chine qui a eu une gestion inédite - et démocraties. Il sera très intéressant d'entendre les représentants de ces différents pays.